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deviennent hypocrites ; attaquées par des idées plus fortes, elles n’ont pour se défendre qu’un moyen, qui est de perdre leurs adversaires par la calomnie ; mises en demeure de gouverner, elles ne savent que suppléer à la raison par l’autorité, c’est-à-dire par la plus impitoyable tyrannie. En résultat, prendre pour credo la bouteille à l’encre, spéculer sur le gâchis, chercher les coups fourrés et pêcher en eau trouble, calomnier ceux qu’on ne peut intimider ou séduire : voilà quelle fut de tout temps la politique des démocrates. Il est temps que le pays apprenne à juger une secte qui depuis trente ans n’a su que brandir la torche populaire, comme si elle représentait le peuple, comme si elle se souciait du peuple autrement que pour le jeter sur les champs de bataille, comme je l’ai entendu dire tant de fois en 1848, ou à défaut sur ceux de Lambessa. Il faut que l’on sache ce qu’il y a sous ces crânes de carton, qui ne paraissent si terribles que parce que Diogène ne s’est pas encore avisé de leur porter sa lanterne sous le nez. L’histoire de l’unité italienne fournit une ample matière à nos observations.


La Démocratie a poussé de toutes ses forces à la guerre contre l’Autriche ; puis, la bataille gagnée, à l’unification de l’Italie. C’est pour cela qu’elle a protesté contre le traité de Villafranca ; c’est pour cela qu’elle traite d’ami de l’Autriche et du Pape quiconque se permet en ce moment de rappeler la malheureuse Italie à sa loi naturelle, la fédération.


Il y a dans tout cela une apparence de système qui fait illusion aux simples.