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de tout ce qui les fait femmes. Mme  de Staël est sans pitié pour les Anglaises, si fières de leur intérieur, si dédaigneuses des triomphes du bel esprit ; sa Corinne n’est qu’une satire de la ménagère, la seule femme cependant qui soit vraiment digne de l’attention de l’homme. Mme  Sand paraît n’aimer ni le sexe fort, ni le sexe faible : le premier, parce que, quoi qu’elle fasse, elle n’y arrive pas ; le second, parce qu’elle en est sortie. Le héros, presque invariable, de ses romans, est une espèce de Moloch à qui, sous les noms de Lélia, Quintilia, Sylvia, elle sacrifie mâles et femelles, lois divines et humaines, raison, nature et sens commun. Mme  Stern, après avoir dit son fait à la femme noble et bourgeoise, finit par une invective superbe : « Pleurez, lâches, pleurez, dit-elle à ces pauvres créatures ; c’est bien fait, vous n’avez que ce que vous méritez. »

Que je plaindrais les femmes, si elles n’avaient pour les soutenir que les paroles de leurs avocats en jupons !… Les observations qu’on vient de lire sont vieilles comme le genre humain : le sexe mâle le premier les a faites ; tous les humoristes et originaux qui se sont mis en tête de médire des femmes et de les agacer par une feinte aversion les ont rebattues ; répétées aujourd’hui, en style de Sénèque, par les plus illustres de la gent féminine, elles ne sauraient nous apprendre rien, tant qu’elles ne seront pas généralisées, ramenées à leur cause et à leur fin.

Reprenons donc la question au point où nous l’avons laissée en constatant l’infériorité physique de la femme, et suivons la chaîne de l’expérience.

IX

Qui produit, chez la femme, cette infériorité de vigueur musculaire ? Cela même, avons-nous dit, qui fait