Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toujours sur nous : leur nature est supérieure à la nôtre……


Et ce mot lâché, elle le regrette :

« Supérieure en quoi ?… Plus livrés aux passions sensuelles, ils ne sont ni plus religieux, ni plus dévoués, ni plus vertueux, ni peut-être plus spirituels que nous. Et cependant nous les sentons faits pour être nos maîtres : leur moi est plus fort que le nôtre. »

Parlant de l’idiotie propre à la femme, elle ajoute :

« Il est singulier qu’avec des intérêts assez semblables sur toute la terre, elles offrent des teintes de localité plus tranchées que les hommes… Il faut sonder les profondeurs du cœur féminin pour trouver en quoi la Française, l’Anglaise, l’Allemande, se ressemblent. » (Éducation progressive.)


En deux mots, la femme, plus que l’homme, est de son pays. Daniel Stern reproduit la même observation ; j’ignore qui est le premier qui l’a faite :

« L’homme représente plus particulièrement l’idée de patrie : le sentiment de la femme s’élève rarement au-dessus de l’amour du sol. Elle chérit les lieux qui l’ont vue naître, les horizons qui ont souri à sa jeunesse : l’esprit de l’homme s’attache plus encore aux horizons intellectuels où s’est développée sa pensée ; il aime, il sent vivre en lui cet ensemble d’invincibles éléments qui composent la race, la nation, la patrie idéale. »

Mme  Guizot, citée par Mme  Necker de Saussure, dit, de son côté :

« Il est bien difficile que le succès d’une compote n’intéresse pas plus une jeune fille que toutes ses leçons. »


Après ces citations, on se demande si ces dames sont de leur parti ou du nôtre, car il est évident que leur sexe leur est insupportable. Mme  Necker de Saussure, qui a tant écrit sur l’éducation des femmes, ne les aime point : elle est pour elles pleine d’atrabile, de menace, d’ironie ; elle les raille de leur beauté, de leur penchant à l’amour,