beaucoup de peine à obtenir leurs diplômes. C’est sans doute que les professeurs donnent trop de temps à la façon du chrétien, et pas assez à la façon de l’homme. J’ai connu dans mes classes des jeunes gens revenus des Jésuites, de jolis petits tartuffes, ma foi : ils n’avaient pas seize ans, qu’ils roulaient les yeux et avaient pris le pli de l’hypocrisie. On ne peut pas être à la science et au salut ; et je doute que les beaux garçons qu’on a envoyés de Paris à Chartres, pour la procession de la Vierge noire, fassent des héros ni des génies.
« À l’école primaire, dit M. de Magnitot, l’enseignement doit être dirigé de manière à ne produire aucun déclassement. »
M. Blanc Saint-Bonnet demande formellement, pour opérer la Restauration française, quatre choses :
Liberté illimitée pour l’Église ;
Liberté limitée pour tout le reste de la nation ;
Instruction supérieure pour l’aristocratie, à condition que l’Église la donne ;
Ignorance pour la plèbe.
Et pour assurer cette dernière, il conseille : 1o D’opérer une saisie en France de tous les mauvais livres ; 2o De congédier immédiatement tous les instituteurs primaires provenant des écoles normales.
Cela se publie en bel in-8o ; et il n’y a chrétien qui proteste, prêtre qui désapprouve, journaliste à qui le sang monte au cerveau, et qui ose appeler sur les auteurs de pareils outrages la foudre de la réprobation publique ! ! !
XXII
Puisque l’Église, par l’organe de M. Blanc Saint-Bonnet, reconnaît qu’une somme d’instruction est indispensable, au moins pour les aristocrates, il faut voir ce qu’est cette instruction octroyée par l’Église à ses prédestinés.
Le croira-t-on ? elle est pire que l’ignorance réservée