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dénoncent à chaque instant comme trouble et contradictoire. Aussi l’autorité privée fut-elle de tout temps suspecte, et l’on a cherché la raison générale ou la certitude, tantôt dans des révélations et des oracles, tantôt dans le consentement spontané ou réfléchi des peuples, plus tard dans la méditation métaphysique, enfin, et en désespoir de cause, dans l’observation et l’expérience. Tout faisait une loi de cette recherche : l’opposition des intérêts, le mensonge des formules, les variations sans fin du législateur, l’interprétation plus variable encore du juge, les incertitudes des philosophes, la contradiction sans cesse renaissante entre les institutions d’une part, et l’expérience quotidienne de l’autre. Après l’ignorance des lois de la Justice économique, politique et industrielle, l’ignorance des conditions de la raison générale est la plus grande cause de démoralisation qui afflige le genre humain. Insuffisance des garanties proposées : corruption de la science et de la raison publique par l’autorité ecclésiastique ; scepticisme universel, pacte de mensonge, tyrannie de l’absolu. — La Révolution fait la lumière au sein de ces ténèbres : après avoir déterminé l’objet positif et la circonscription de la métaphysique, elle affirme la réalité de la raison collective, sa distinction spécifique d’avec la raison individuelle, et, sur les ruines de l’immoralité probabiliste, fonde l’édifice indestructible de la foi publique.]


Préambule. 269.

Chap. Ier. — Idée d’une méthode de direction pour l’esprit dans la recherche de la vérité, d’après la science moderne. — Élimination de l’absolu. 271.

Chap. II. — Difficulté d’appliquer l’hygiène intellectuelle aux sciences morales et politiques. 286.

Chap. III. — Méthode d’une direction pour l’esprit dans la recherche de la vérité, d’après l’Église. — Théorie du probabilisme. 303.

Chap. IV. — Corruption de la raison publique par l’absolu. 322.

Chap. V. — Corruption de la raison publique par l’absolu. — Suite. 334.

Chap. VI. — Discipline intellectuelle, ou méthode d’élimination de l’absolu d’après les principes de la Révolution. — Constitution de la raison publique. 371.

Chap. VII. — Continuation du même sujet. — La raison publique, condition et fondement de la foi publique. 389.



conscience et liberté.


[Argument. — Quels que soient le dogme et la constitution d’une église, si cette église admet la réalité et l’efficacité de la conscience, en autres termes le principe de la Justice immanente, elle perd sa raison