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TABLE ANALYTIQUE.


[Argument. — Le pyrrhonisme, après avoir frappé les idées, s’attaque aux mœurs. Le problème de la certitude philosophique se trouve ainsi ramené au problème des droits et des devoirs, ou problème moral, en sorte que la solution de celui-ci donnerait la clé de celui-là. Or, le problème moral ne peut être résolu que par la Révolution ou par l’Église : la première, organe de la pensée purement juridique ; la seconde, organe de la pensée religieuse. Toute éthique rentre fatalement dans l’un ou dans l’autre système. Mais, grâce à l’opinion qui rattache à une considération surhumaine le principe de la Justice et des mœurs, la question de droit n’a jamais été franchement dégagée de la question de foi ; toujours un peu de religion s’est mêlé à la cause de la liberté, toujours un peu de liberté s’est introduit dans le système religieux ; et ni la Révolution n’a pu enlever l’Église, ni l’Église triompher de la Révolution. Il semble donc que le moyen d’en finir, de sauver avec la Révolution la conscience et la certitude humaine, soit de changer d’hypothèse, d’abord en renonçant à toute pensée de conciliation entre deux puissances manifestement incompatibles ; puis, et surtout, en posant la question de droit en dehors de toute théodicée. Alors de deux choses l’une : ou c’est l’Église qui possédera la vraie science des mœurs, avec elle la raison de l’humanité et des choses, et conséquemment la Révolution devra être écartée comme immorale ; ou c’est le contraire qui aura lieu : telle est la question décisive qu’on s’est proposé de vérifier dans ces Études.]


1. État des mœurs au dix-neuvième siècle. Invasion du scepticisme : péril social. Où est le remède. 1.

2. La contre-révolution : son impuissance. 8.

3. L’Église ; pourquoi, malgré ses défaites perpétuelles, elle subsiste encore. 20.

4. La question est entre la Révolution et l’Église. 30.

5. Plan de cet ouvrage. 37.