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qu’une opposition libérale et parlementaire ; l’Opposition, qui s’imaginait n’avoir à combattre que la politique du Gouvernement, se trouvent maintenant l’un et l’autre avoir devant eux cette question sociale qu’ils croyaient enterrée ; et ni l’Opposition ne peut profiter de sa victoire, ni le Gouvernement se raffermir, en acceptant ou faisant valoir les conséquences, même constitutionnelles et légales, du vote.

Les hommes d’action et les hommes d’État de la Démocratie ouvrière, rarement d’accord, ont créé cet imbroglio dont ils paraissent à peine se douter, et dont au surplus ils ne se soucient aucunement. Ils tenaient à se signaler, à faire acte d’influence, à poser la pierre angulaire de leur nouvelle destinée, quelques-uns à faire parade de leur éloquence dans un parlement. Ils ont obtenu le succès qu’ils cherchaient : à présent, advienne que pourra ! Rien n’est hardi comme l’ignorance : ceux-ci ne reculeraient pas devant le chaos…

Je vais tâcher, en exposant au grand jour la pensée et les tendances des travailleurs, en dévoilant certaines incompatibilités du régime actuel, affirmé et défendu par l’Opposition, avec cette pensée et ces tendances, d’abréger autant qu’il est en moi une situation sans exemple. Et tenez ceci pour certain, lecteur : nous ne pouvons plus échapper à la difficulté par l’ignorance, la négation ou la moquerie ; il faut bon gré mal gré, et plus tôt que tard, que nous embrassions l’Idée.