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Il y en a de fort considérables dans l’ordre politique.

Proudhon en a fait le sujet de la troisième partie de ce livre. Il a exposé là tout ce qui, politiquement, est incompatible avec les idées et les tendances des classes ouvrières.

Selon lui, il n’y a rien à attendre, pour elles, de l’action législative, tant que leurs efforts auront à se heurter au système de centralisation qui domine en France toutes les institutions politiques et administratives.

Le système de centralisation fait obstacle à la liberté dans son principe même.

Rien n’est possible, rien n’est faisable par l’initiative, par la spontanéité, par l’action indépendante des individus et des collectivités, tant qu’elles seront en présence de cette force colossale dont l’État, est investi par la centralisation.

L’État centralisateur, autrement dit unitaire, peut tout entreprendre, tout diriger, tout réglementer, tout empêcher, tout faire, sans rencontrer de résistance efficace.

La force d’action des individus et des groupes, fragmentée dans les circonscriptions électorales, dans les attributions restreintes des conseils municipaux et départementaux, est dominée, écrasée, dans toutes ses manifestations, par cette puissance énorme qui dispose, sur toute question, en toute affaire, des forces de la nation entière contre l’individu ou le groupe isolé.

La relation, vraie entre tous les intérêts, entre toutes les idées, est artificiellement modifiée, artificiellement troublée par l’intervention de l’État.

Dès que l’État prend parti pour une des idées, pour un