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tion. Ils se seraient dit que, si le suffrage universel exige en dernière analyse autant de représentants qu’il existe de groupes naturels, ou si l’on aime mieux, autant de députations qu’il y a de souverainetés provinciales ; si en dépit de la faveur accordée par toutes les constitutions monarchiques aux doubles, triples, quintuples et décuples candidatures, la raison et le droit des peuples ne permettent pas qu’un seul homme soit le représentant de plusieurs circonscriptions, on peut encore moins admettre qu’un seul député, un seul pouvoir, soit le représentant de tout un peuple, et cela au moment même où le Peuple se donne des représentants par localités ; qu’une expérience de quarante années a suffisamment fait justice de cet antagonisme ; que le temps est passé où, dans l’incertitude générale des vrais principes du gouvernement, la conscience publique pouvait admettre ces sortes de transactions ; et que tout ce qu’avaient à faire en cette occurrence de vrais amis de la liberté, fondateurs d’une Démocratie, était de décliner le mandat parlementaire et de se déclarer impossibles.



Chapitre IV. — De la liberté municipale : Que cette liberté, essentiellement fédéraliste et inconpatible avec le système unitaire, ne peut êtreréclamée par l’Opposition ni accordée par le Gouvernement impérial.


Une des questions sur lesquelles l’Opposition se flatte le plus d’enlever l’approbation du Pays et d’avoir raison du Pouvoir, est celle des libertés municipales. C’est surtout à la population parisienne que, dans leur zèle pour