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assurera également à tous l’ordre, la justice, la paix, l’égalité, la modération du pouvoir, la fidélité des fonctionnaires, le dévouement de tous.

De même donc que le territoire a été primitivement divisé par la nature et délimité en un certain nombre de régions ; puis, dans chaque région, subdivisé d’un accord mutuel entre les communes et partagé entre les familles ; — de même encore que les travaux et les industries se sont réciproquement distribués, selon la loi de division organique, et ont formé à leur tour des groupes et corporations consenties ;

Semblablement, selon le nouveau pacte, la souveraineté politique, l’autorité civile et l’influence corporative se coordonnent entre les régions, districts, communes et autres catégories, et par cette coordination s’identifient avec la liberté même.

La vieille loi d’unité et d’indivision est abrogée. En vertu du consentement, au moins présumé, des diverses parties de l’État au pacte d’union, le centre politique est partout la circonférence nulle part. Chaque groupe ou variété de population, chaque race, chaque langue est maîtresse sur son territoire ; chaque cité, garantie par ses voisines, est reine dans le cercle formé par son rayonnement. L’unité n’est plus marquée, dans le droit, que par la promesse que se font les uns aux autres les divers groupes souverains : 1o de se gouverner eux-mêmes mutuellement et de traiter avec leurs voisins suivant certains principes ; 2o de se protéger contre l’ennemi du dehors et la tyrannie du dedans ; 3o de se concerter dans l’intérêt de leurs exploitations et de leurs entreprises respectives, comme aussi de se prêter assistance