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I

CLAIR MATIN SUR POMPONIANA


La sonnerie de la pendule éveilla le dormeur. Il se souleva sur un coude et, tourné vers la porte-fenêtre largement ouverte, il vit, derrière le tulle léger de la moustiquaire, le bleu tendre du ciel et, au delà de l’écran des cyprès, le bleu plus profond de la mer.

Il était sept heures. Nérée Galliane se leva vivement et vint se pencher sur le petit lit où dormait son fils. Il admira, ravi, la douce figure qui reposait si paisiblement entre ses deux petits poings roses. Puis le jeune père fit quelques pas sur la terrasse. C’était un clair matin de février, déjà plein de douceur sous le climat presque africain de cette côte hyéroise. L’air était chargé du parfum des mimosas, des violettes, des giroflées et des narcisses.

Nérée respira profondément et promena son regard sur le vaste demi-cercle de l’horizon familier. À l’est, Hyères, sous ses palmiers, frileusement adossée à la