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ment que les graines de cette première métamorphose (ægilops-blé) sont toujours stériles, nient les résultats obtenus par M. Fabre, et ne veulent pas reconnaître dans l’œgilops speltiformis, résultat de la dernière transformation obtenue par M. Fabre, et celle qui se rapproche tout-à-fait des froments, un produit venant de l’œgilops ovata. Ils considèrent ce même œgilops speltiformis (œgilops-épeautre ou blé de Fabre) comme une bonne et légitime espèce.

La question est donc encore à l’étude. En faveur de qui sera-t-elle résolue ? M. de Larambergue tiendra la Société au courant des expériences qui se poursuivent à Paris, en Allemagne, en Sicile, et il espère que la science donnera enfin le dernier mot de cette énigme végétale.


M. SERVILLE, procureur impérial, lit une étude économique sur le prêt à intérêt.

L’argent, ce capital circulant, selon l’expression de quelques économistes, est devenu le plus puissant mobile du travail, de l’industrie, et même de la production agricole. Une active circulation multiple ses forces ; et le prêt à intérêt, sur la légitimité duquel la philosophie et la religion sont aujourd’hui d’accord, a naturellement favorisé son expansion.

Mais des causes diverses, une guerre civile, une crise industrielle, effraient le numéraire qui est craintif de sa nature. On préfère alors l’inaction sans gain à un emploi plein de périls. Voilà ce qui s’est produit dans la dernière crise financière. N’était-il pas possible de prévenir des secousses qui portent une si rude atteinte au crédit, et rendent stériles tous les efforts de la production industrielle et de l’activité commerciale ? Ne pourrait-on pas, du moins, en conjurer le retour ? Les économistes qui voient les causes du mal dans le système de la loi en vigueur, limitant le taux de l’intérêt, ont offert le principe de la liberté absolue comme un remède infaillible.