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de quelques plantes anormales. Il pense que l’étude réfléchie de l’hybridation peut expliquer bien des obscurités végétales, et mettre le botaniste inexpérimenté en garde contre des physionomies de plantes douteuses, qui, ne répondant pas complètement aux descriptions des auteurs, arrêtent la marche de l’élève, et le portent à croire qu’il a fait une découverte, tandis qu’il n’a rencontré très-souvent qu’une plante suspecte.

Pour donner une idée de l’utilité et de la nécessité de l’étude des plantes hybrides, M. de Larambergue examine une des questions à l’ordre du jour de la botanique, et l’une des plus controversées : celle de la transformation de l’œgilops en froment, par le moyen de l’œgilops triticoïdes, qui serait une hybride née de l’œgilops et du froment, intermédiaire et participant de ces deux types.

Découverte en 1824 par Requien, dans les environs d’Avignon, et retrouvée plus tard à Agde par M. Fabre, qui la soumit à l’expérimentation, cette plante aurait, au bout de douze ans de culture, reproduit le froment, en subissant des transformations nouvelles, qui l’ont, chaque année, rapprochée de plus en plus de son origine paternelle le froment.

L’opinion s’est émue de cette découverte, car tous les efforts tentés jusqu’ici, soit en Sicile, soit en Perse, pour retrouver la souche sauvage du blé cultivé, ont été infructueux.

Des recherches nouvelles ont été faites à Avignon et à Agde ; la plante, curieuse, l’œgilops triticoïdes (ægilops-blé) a été retrouvée à l’état sauvage, et aussi reproduite artificiellement par la fécondation des épis d’œgilops-ovata avec la poussière des froments cultivés ; mais la question n’est pas résolue pour cela ; il s’agit maintenant de changer cet œgilops triticoïdes (ægilops-blé) en une forme plus rapprochée des froments. Tandis que plusieurs expérimentateurs sont pleins de foi dans la réussite, d’autres affir-