Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 80 —

vre de la création semble s’agrandir tous les jours, et concourir à augmenter le bien-être de la société en mettant à profit toutes les forces de la nature. Car le mot impossible n’est, le plus souvent, que le cri d’une génération fatiguée. Chacune de celles qui nous ont précédés l’a prononcé à son tour pour des faits qui se sont accomplis dans les siècles suivants ; et l’avenir se charge presque toujours, jusqu’au point marqué à la puissance humaine, par la volonté divine, de résoudre les problèmes et de donner satisfaction aux aspirations du passé.

Déjà, en Angleterre, la vapeur a pris possession de l’intérieur de la ferme. Elle y accomplit la majeure partie des travaux ; elle dépique le blé, le réduit en farine et le forme en pain. Elle prépare la nourriture du bétail, hache la paille, coupe les racines, concasse les tourteaux et les graines, broie les engrais et les distribue dans les champs. En Amérique, l’application est aussi générale ; elle descend jusqu’aux plus petits détails de la vie domestique.

En France, nous entrons dans cette vole, mais d’une manière plus lente et plus modeste. Notre propriété moins riche, plus morcelée, ne peut guère rien tenter de considérable par elle-même ; aussi appelle-t-elle à son aide le levier puissant de l’association. Ce que l’individu ne peut pas ou n’ose pas tenter, le corps doit l’entreprendre : mais les difficultés sont nombreuses et la défiance qu’elles apportent toujours avec elles, est une des causes les plus invincibles du retard que l’on signale dans notre pays. Mais si le principe de l’association était bien compris, sagement appliqué, maintenu dans des bornes nettement définies, le résultat, pour être plus lent, ne serait ni moins sûr, ni moins fécond.

On a voulu se servir de la vapeur pour travailler la terre. La charrue telle qu’elle est généralement employée a été attachée au moyen d’un cable s’enroulant sur un cabestan, à une locomobile fixée dans le sol.