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Toulouse et Albigeois, pour l’étendue de la sénéchaussée. Celui-ci, à son tour, charge le juge de Villelongue, de procéder à la réunion dans sa jugerie. En, conséquence, le lieutenant du juge, Me Raymond Favarel, docteur en droit, avocat à la cour royale de Puylaurens, se rend le 14 mars, sur la place publique de Saïx, et, en présence des consuls, d’un grand nombre d’habitants, et du bailli nommé par le Chapitre, fait lire d’abord par le procureur du roi de la jugerie, ses lettres commissionnaux. Il constate ensuite que Saïx tombe sous le coup de l’édit royal, et déclare qu’il procède immédiatement à la réunion. En témoignage, il fait prêter serment aux consuls, au nom du roi, entre ses mains, et fait placer les armes royales sur les portes de la ville, comme signe de la prise de possession.

Cet acte solennel semble trancher la question en faveur des habitants de Saïx, et contre les prétentions du Chapitre. Cependant la procédure précédente continua son cours, et peu de temps après, le conseiller Michel de Pira se transporte à Castres, et entend les parties, qui exposent de nouveau leurs prétentions. L’avocat de Saïx dit que la situation faite par la réunion à la couronne, désintéresse ses clients, qui ont prêté serment au roi. L’avocat du Chapitre fait abstraction de tout ce qui n’est pas l’arrêt de la cour lui-même, et demande l’exécution réelle, pure et simple de cet acte judiciaire. Il obtient gain de cause. Les consuls de Saïx sont obligés de prêter de nouveau serment au Chapitre, dont les armes remplacent séance tenante, celles du roi. Une amende de cent marcs d’or menace tout contrevenant aux dispositions de l’arrêt.

Il est pourtant, fait allusion dans cet acte à la réunion de Saïx au domaine. Une disposition dernière dit que l’exécution de l’arrêt a lieu sans préjudice des droits provenant de cette réunion, ce qui semble détruire cette exécution de l’arrêt de la cour, en même temps qu’on y procède.