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Tes cheveux noirs tombés en attendent de blancs.

Un fleuve impétueux et qui bondit, superbe, S’engloutit dans un gouffre et disparaît sous l’herbe. Des astres scintillants, des globes radieux, Au plus beau de leur cours s’éclipsent, dans les cieux. Soudain au plus grand bruit succède un vide immense ; Pour toi le présent fuit et l’avenir commence. Prends garde, et songe bien que la postérité, Pèse un auteur au poids de sa moralité.</poem>

Tels sont, Messieurs, les traits principaux de la vie de Magloire Nayral. À vouloir les rattacher tous à une idée synthétique, je me vois forcé de transcrire tout alinéa d’une excellente appréciation, de son talent, faite par un de nos collègues communs.

Voici ce qu’a écrit M. V. Canet dans un journal de la localité :

« M. Nayral aimait son pays. Il avait pour Castres un sentiment patriotique dont, les petits centres nous offrent aujourd’hui peu d’exemples. L’honneur de sa ville natale le touchait ; sa gloire passée lui semblait rayonner jusqu’au présent. Il était jaloux de son avenir. Je reste dans ma petite ville, disait Plutarque, afin de ne pas la rendre plus petite encore. C’est un sentiment pareil qui a inspiré à M. Nayral le plus important de ses ouvrages par son étendue et son mérite. »

J’ajoute : Né à Castres dans une position d’aisance et d’honorabilité qu’il s’appliqua toujours à maintenir ; ne s’étant presque jamais éloigné de cette résidence dont il appréciait, mieux qu’un autre, tous les avantages ; aimant les habitants de Castres, leur ville, ses monuments, les événements passés ou présents dont elle avait été le théâtre, pour ce qu’ils devaient donner à chacun d’utilité ou d’agrément, Magloire Nayral se montra toujours patriote dans le meilleur, sens du mot. Il refléta ainsi le sen-