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M. l’abbé BARTHE adresse à la Société un fragment considérable d’un ouvrage qui a pour titre : Nouveau système de mnémotechnie appliqué à l’histoire générale. Le rapport est confié à M. Marignac.


M. COMBES lit une notice biographique sur M. Magloire Nayral, que la Société vient de perdre. La voici :

Un premier vide s’est fait dans nos rangs. Notre doyen d’âge vient d’être emporté par une longue et cruelle maladie. La ville entière, représentée par toutes ses administrations, s’est associée aux regrets d’une honorable famille. Il nous appartenait d’y joindre publiquement les nôtres, mais en les motivant. Voilà la tâche que je viens accomplir aujourd’hui, en énumérant devant vous les principales circonstances de la vie de M. Nayral aîné, notre collègue.

Il naquit à Castres le 24 octobre 1789 : il fut baptisé le lendemain à la paroisse de N.-D. de la Platé, sous les prénoms de Magloire-Jean. Le premier de ces prénoms, peu usité dans le pays, a donné lieu souvent à de plaisantes conjectures ; son origine est pourtant très-sérieuse. Il s’agissait de placer le nouveau-né sous la protection du saint du jour de sa naissance ; on fixait ainsi cette époque importante de la vie, à l’aide d’un patronage éminemment catholique. Le second prénom, Jean, constatait la filiation paternelle, en même temps qu’il rappelait le saint paroissial.

Magloire Jean Nayral, fils d’un père négociant originaire, de Saint-Affrique en Rouergue, comme on disait alors, vint au monde le jour même où l’on apprenait à Castres les détails des journées des 5 et 6 octobre, ce premier nuage jeté sur le soleil de notre révolution de 1789, jusques-là d’un éclat si pur, d’une splendeur si glorieuse. Il devait en subir les fâcheuses conséquences ; car si Rousseau avait pu enseigner à nos mères les devoirs de l’allaitement, il ne les avait pas encore prémunies contre