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tend ; mais ce n’est jamais en vain que l’on a exercé les puissances de son âme, et qu’on leur a demandé une création quelconque. Il n’est pas donné à tous ceux qui tentent, de faire de leur parole ou de leur plume, un levier qui soulève ces masses pesantes que l’on appelle l’erreur et les préjugés ; mais il est un point où chacun peut arriver, et où doit le conduire, avec le désir d’être utile, une volonté persévérante et ferme.

Et puis, si le travail est bon pour ceux qui le font, ne peut-il pas aussi devenir avantageux pour ceux qui l’ont provoqué, et profitable à la science ? Que d’idées neuves, de renseignements inconnus, de documents inédits, peuvent surgir au sein d’une étude venue d’un point ignoré, méditée dans le silence et fécondée dans une obscurité laborieuse ! Qu’a-t-il fallu pour redonner la vie à ces souvenirs éteints ? Une occasion, le désir d’acquérir cette gloire modeste que donnent nos paisibles solennités, et que consacre une médaille, que symbolise une fleur.

Ces motifs ne sont-ils pas suffisants pour déterminer les Sociétés à ne pas s’arrêter devant les objections élevées contre les concours, et à regarder de haut les railleries dont on les poursuit avec une persévérance qui ressemble à une tradition d’injustice ? Mais ce n’est pas tout encore. Il y a dans ces concours, une protestation réitérée contre des tendances dont la domination exclusive ou trop générale serait mortelle pour la société. Ne nous laissons pas aller à dédaigner trop facilement les merveilleuses découvertes de l’intelligence humaine. Malheur aux temps qui ne savent pas admirer ! Reconnaissons ce que notre siècle peut invoquer pour établir sa grandeur. Énumérons en nous-mêmes — et la liste est longue — les découvertes de toute sorte qui ont abrégé les distances, et presque supprimé l’espace, qui ont multiplié la puissance dont l’homme dispose, et rendu dociles les forces les plus insaisissables, et les plus rebelles, qui