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savons nous ; diviser le travail suivant nos aptitudes diverses, suivant nos spécialités professionnelles, en d’autres termes, suivant ce que chacun de nous aura appris après l’avoir étudié.

C’est là cette division du travail que les économistes de nos jours ont tant exaltée, mais en l’appliquant seulement à l’industrie. Pourquoi en serait-il autrement de sa précieuse influence, quand il s’agit des œuvres de l’esprit ? Est-ce que toutes les intelligences sont égales, et ne faut-il pas avoir faussé jusqu’aux éléments les plus vulgaires du sens commun, pour nous faire croire que tout homme est propre à tout ?

Pitt disait : « J’ai fait beaucoup de choses dans ma courte vie, parce que je n’ai jamais voulu en faire qu’une à la fois. »

Un misanthrope moderne a exprimé cette pensée : « Un supplice de damné dans ce monde, c’est d’être obligé d’exécuter un travail qui répugne à notre nature, à notre éducation, à nos intérêts. »

À nous, Messieurs, d’adopter avec résolution, avec prudence toutefois, le premier de ces principes afin d’éviter autant que possible les positions fausses. Travailler sans confusion, travailler avec agrément, voilà la double pensée qui doit guider notre autorité, afin d’indiquer à chacun de nos collègues un objet d’investigation en harmonie avec ses tendances intellectuelles ou sa disposition acquise. Voilà la sanction que je demande pour cette direction dont j’ai cherché à vous expliquer l’essence et la vertu dans une causerie fraternelle.


M. C. VALETTE offre à la Société une tête de Christ trouvée dans la sacristie de Salles, petite ville située entre Cordes et Monestiés. Ce fragment d’une valeur incontestable au point de vue artistique, appartenait probablement