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ment nouveau de succès pour les travaux de la seconde et de la rhétorique. Un bon livre mis entre les mains des élèves, est un moyen assuré de faire porter à cette mesure tous ses fruits. M. Darolles l’a fait. Il a su se mettre en garde contre des écueils qui semblent inévitables. Il n’a pas voulu faire à tout prix de la nouveauté. Des travaux importants, sérieux, consacrés par d’éclatants succès, existent dans notre langue : il n’a pas craint de leur faire des emprunts considérables, et de le proclamer dès la première page de son livre. C’est de la bonne foi ; et le mérite n’en manque jamais. Aussi, point de système exclusif, rien qui ressemble à ces méthodes, que l’on fait reposer sur une destruction absolue des procédés antérieurs. M. Darolles a voulu que son livre pût être utile à tous ceux qui ont fait sérieusement des études de grammaire particulière. Il a rejeté avec soin ces combinaisons savantes qui font la plus grande gloire des grammairiens, et assurent à la fois, l’ennui et l’insuccès de ceux qui ont le malheur de les étudier. Son livre est simple, élémentaire, mais complet dans le cadre tracé. Quelques chapitres peuvent renfermer des longueurs, en ce que, tout en eux, n’a pas un même degré d’utilité, et que quelques détails semblent uniquement une satisfaction pour la curiosité. C’est aux maîtres à les supprimer, en tenant compte du niveau de leur classe. Il serait plus difficile de trouver quelque chose à ajouter, sans tomber dans l’érudition, toujours fastidieuse, et par conséquent toujours stérile pour des élèves.

Un dernier mérite dont il faut féliciter M. Darolles, c’est la progression qu’il a su mettre dans son livre. Cette progression existe dans la succession des classes ; pourquoi ne présiderait-elle pas aux travaux qui doivent remplir toute une année, ou s’étendre à deux ? C’est une garantie de succès, et en cela, comme en tout le reste, M. Darolles a fait preuve d’un esprit observateur, ingénieux, mûri par l’expérience, et habitué à l’emploi de tous ces petits moyens, par lesquels on fait pénétrer dans l’esprit des