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rantir à chacun des membres de notre association, la liberté que notre règlement admet en principe, et sans laquelle cette autorité deviendrait bien vite ou trop gênante ou illusoire.

Permettez-moi donc, Messieurs, de jeter en avant quelques idées sur les devoirs de notre, bureau, tels qu’ils sont définis par un article des statuts, et tels qu’ils me semblent devoir être compris par nous tous, dans l’intérêt le plus immédiat de l’œuvre que nous avons entreprise.

Notre Société repose sur une intention générale et généreuse : le besoin d’étudier soi-même, le désir de faire étudier les autres ; elle a pour but d’empêcher les tentatives particulières de se produire en pure perte, ou avec trop d’efforts ; elle tend à ramener à l’unité, un système d’investigations qui, trop éparpillé dans ses éléments, faute d’impulsion, finit presque toujours par la fatigue, ou l’inanité.

Sans doute, malgré leur solitude, plusieurs hommes de notre pays ont entrepris des travaux considérables, poursuivi de longues recherches, accompli de nombreuses explorations ; sans doute quelques bons résultats sont déjà provenus d’œuvres ou d’inspirations tout-à-fait personnelles ; mais est-ce à dire que ces travaux, ces recherches, ces explorations, ces résultats, n’eussent pas été, dans certain nombre de cas, plus faciles, plus prompts, plus remarquables peut-être ; que tout cela n’aurait pas gagné en retentissement, en portée utile, avec une association d’efforts, que le pays semblait repousser jusqu’à ce jour, et qui pourtant lui est devenue indispensable ?

Nous l’avons compris les premiers, Messieurs ; nous avons, avant tout les autres, inscrit sur nos drapeaux, cette vieille et banale devise : l’union fait la force, et déjà nous en ressentons pour nous-mêmes les effets salutaires.