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La quatrième enceinte qui se rapporte au règne de Henri IV, renferme un assez grand nombre de maisons, dont plusieurs sont encore dans un état parfait de conservation.

Au siècle de Louis XIV, Castres est doté d’un monument important par son caractère, son étendue et sa magnificence intérieure. C’est le palais de l’évêché bâti par M. de Tubœuf sur les plans de Jules Hardouin Mansart. Il provoque de nombreuses imitations. La construction de l’église cathédrale de St-Benoît suivit de près. Elle subit bien des vicissitudes, fut interrompue plusieurs fois, et fut enfin inaugurée en 1718, telle qu’elle est aujourd’hui.

Le XVIIIe siècle n’a pas de caractère particulier. C’est la confusion partout. La plus importante des constructions qu’il a laissées à Castres est l’hôtel Frascaty, bâti sous la régence, par M. Gauthier de Boisset, receveur du grenier à sel, qui faisait élever en même temps dans la montagne, le magnifique château de Grandval. Le riche financier n’habita pas son hôtel de Castres qui fut vendu par son fils à Louis Auguste de Bourbon, comte de Malause, qui y vécut en prince, et dont les somptueuses prodigalités eurent un immense retentissement. À cette même époque appartiennent l’église N.-D. de la Platé, inaugurée en 1756, l’ancienne maison de la Présentation, et l’hôtel-Dieu de Villegoudou.

M. Combes termine ainsi : Voilà l’histoire de Castres, sous le rapport matériel, avec sa physionomie architecturale depuis 1160, jusqu’en 1789. Que de pierres remuées pour répondre aux besoins comme aux vanités des générations successives ! Qu’en reste-t-il ? Quelques édifices encore debout, et pour le reste, des souvenirs. C’est l’histoire de tout ce qu’élève la main de l’homme. Heureux l’historien, lorsque sur cette poudre, il peut trouver la trace de quelques hommes utiles ou glorieux !