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loppement, et il est à regretter qu’elle n’ait pu être recueillie tout entière. Elle aurait probablement permis de constater d’une manière positive, une époque qui n’est pas suffisamment indiquée par les chiffres contenus dans la partie retrouvée. D’ailleurs, il y avait sans doute quelque chose, ou attributs, ou armoiries, ou inscription, dans l’encadrement formé par les lettres autour de la surface de la pierre, car cette disposition n’est employée que pour donner une plus grande place à un dessein quelconque. Or, il n’y a rien dans la partie retrouvée. Celle qui a dû être laissée à sa place eût été, sans doute plus précieuse.

Il n’est pas possible, avec ce qui reste, de formuler une conjecture. Il est certain que le pont qui unit la rue de Fuziès à la rue du Pont-vieux, est le plus ancien de la ville. Le nom qu’il a conservé à travers ses transformations, l’indique d’une manière incontestable. Mais à quelle époque remonte sa première construction ? Borel, qui a recueilli tant de souvenirs de la patrie qu’il aimait, parce qu’elle a « je ne sçays quels charmes et quelles naturelles douceurs qui font qu’on ne peut jamais l’oublier, et qu’on veut tascher de déterrer les mémoires de ses antiquitez » dit simplement du Pont-vieux qu’il est fort ancien. Il est certain qu’il est antérieur au Pont-neuf qui existait en 1484, et qui a été réparé en 1568 et 1605, à la suite de grandes inondations. La forme des lettres de l’inscription semblerait permettre de l’attribuer à la fin du XV{{|e}}, ou au commencement du XVIe siècle ; mais elles sont trop peu caractérisées, pour qu’il soit possible d’attribuer un sens, ou d’établir un jugement définitif, sur l’époque à laquelle elles appartiennent.

M. Serres qui avait eu le bon esprit de conserver ce que tant d’autres auraient laissé perdre, a bien voulu mettre cette pierre à la disposition de la Société, pour ses collections. La Société accueille avec reconnaissance cette offre dont elle profitera, lorsqu’elle pourra disposer d’un local suffisant. Elle remercie M. Serres des soins qu’il a apportés à conserver cette pierre, et de l’empressement avec lequel il l’a offerte à la Société.