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Ce sera d’ailleurs un monument élevé à ceux qui nous ont précédés, et un hommage pour les hommes souvent trop peu connus dont les travaux ont préparé ou secondé le mouvement intellectuel qui s’est produit à des époques diverses, et dont nous recueillons aujourd’hui le fruit. Car il ne faut pas oublier que, dans la vie des petits centres, comme dans celle des grandes sociétés humaines, le présent recueille inévitablement, quoiqu’il ne l’accepte pas toujours, l’héritage du bien et du mal que le passé a accomplis ou portés en germe dans ses mœurs, dans ses tendances, dans ses actes et dans ses œuvres.

Lorsque cette bibliothèque sera formée dans une proportion assez considérable, M. V. Canet demande qu’il soit fait une publication sous forme de catalogue. Tous ceux qui travaillent, savent combien l’indication des sources donne de poids à une œuvre. Ils ne peuvent pas ignorer quels avantages elles apportent avec elles, et quel élan elles donnent à un dessein quelconque. Des erreurs ne s’accréditent, des opinions fausses ne s’étendent, que parce qu’il n’a pas été possible de comparer. En réunissant toutes les époques, toutes les opinions, on met sous les yeux la vérité, qui se dégage si naturellement, quand on la cherche de bonne foi, et que l’on veut sincèrement la trouver. Un catalogue de ce genre serait une indication ; le reste serait l’effet de la bienveillance de la Société, qui, on peut le dire d’avance, s’étendrait à tous et ne manquerait à personne.

Un essai de ce genre avait été déjà fait à Gaillac en 1846. M. de Combettes-Labourelie, dont on sait le soin pieux pour l’histoire de la contrée qu’il habitait, et l’amour pour les travaux de l’esprit, avait publié une brochure avec ce titre : Essai d’une Bibliothèque Albigeoise. Cet opuscule, produit par une idée généreuse, renferme des détails précieux ; mais il est incomplet, même pour les temps anciens, et surtout erroné dans un grand nombre d’indications. M. de Combettes n’a pas toujours contrôlé les ren-