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C’est par les détails que se forment les vues d’ensemble ; c’est par des particularités que l’on peut remonter à quelque chose de général. Le passage ou la domination d’un peuple sur un territoire, ne se constatent pas uniquement par les faits dont l’histoire a conservé le souvenir. Il y a souvent sur le sol ou dans son sein, des témoignages qui ne sont pas moins authentiques, et qui deviennent plus précieux, lorsqu’une investigation patiente les a découverts et classés. Ce sont les preuves matérielles de l’histoire, et il n’est permis à personne de les négliger ou d’en contester la valeur.

Le pays Castrais peut remonter assez haut dans le souvenir des faits historiques dont il a été le témoin ou le théâtre. Pourquoi serait-il moins riche que d’autres, en antiquités de toute sorte, médailles, monnaies, inscriptions, monuments, mémoires, titres, objets servant à la vie usuelle ? Les guerres civiles l’ont désolé, les destructions se sont multipliées d’une manière souvent désespérante, parce qu’elles ont eu une grande étendue, et qu’elles se sont exercées avec une rage qui ne voulait rien laisser debout. Mais les passions humaines n’atteignent pas toujours leur but. Elles sont souvent trompées dans leur attente ; et là où elles avaient cru n’avoir laissé que des cendres et des ruines, l’œil du curieux explorateur est ravi de trouver encore quelque chose que le feu n’a pas atteint, ou que le fer n’a pu complètement renverser.

C’est ce que l’on est heureux de constater tous les jours. Quelques résultats déjà obtenus contiennent en germe de plus grandes espérances ; l’on devient plus exigeant, à mesure que l’on obtient davantage, et il semble qu’il ne soit pas possible de s’arrêter dans cette voie, où chaque effort a sa récompense, et où chaque découverte apporte sa satisfaction, parce qu’elle apporte son utilité.

Sous l’empire de ces pensées et de ces sentiments, la Société a fait appel au zèle de chacun de ses membres,