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maine, en retireront des lumières nouvelles qui éclaireront les mystères des arts, des lettres, des sciences, et féconderont cet ensemble d’efforts sociaux d’où ressort, avec des caractères si divers, ce que nous appelons la civilisation.

Mais pour que ces efforts isolés forment une œuvre commune, il faut un centre où ils viennent aboutir ; il faut surtout une direction qui prévienne les écarts et proscrive les travaux de pure fantaisie ou de mesquine satisfaction pour une curiosité puérile. Le moyen le plus sûr de ne rien faire, c’est de prétendre à tout, et de tout subordonner à un caprice passager. La nouvelle organisation du comité ne supprimera sans doute aucun de ces travers, mais elle offre l’immense avantage de rapprocher ce qui était isolé, et de diriger ce qui marchait au hasard.

Les Sociétés savantes comprennent déjà tout ce qu’elles ont à gagner dans la position nouvelle qui leur est faite ; elles comprennent aussi les devoirs qui résultent pour elles d’une sollicitude dont elles ont pour la plupart éprouvé les effets. Elles seront encouragées à rester dans la voie qu’elles se sont tracée avec sagesse, et où elles ont marché avec une résolution qui ne sera peut-être pas stérile.

Par la nature de leur composition, formées d’éléments divers, incapables de se borner à une spécialité, elles sont obligées d’accepter des travaux de toute sorte, qui donnent satisfaction aux études représentées dans leur sein. Cette variété est, en elle-même, un avantage considérable. Elle étend le cercle des connaissances particulières et peut donner naissance à des aptitudes trop longtemps ignorées. Elle multiplie autour d’elles les sympathies dont elles ont besoin, et qui sont si précieuses par le courage qu’elles donnent, la confiance qu’elles conservent, et les moyens d’action qu’elles procurent.