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pondant signale l’existence, rue Garancière, n° 9, d’une inscription qui servit jadis au fonctionnement de ces fontaines et qui, selon lui, serait probablement la seule de ce genre existant encore dans le 6e arrondissement.

Le fond de cette inscription est bleu et les lettres blanches. On y lit :

« STATIONNEMENT
DE NUIT POUR 8 TONNEAUX
DE PORTEURS D’EAU. »

La dimension en est de 1 mètre de haut sur 0 m. 50 c. de large.

En examinant l’inscription signalée par M. Yves Barré, nous en avons constaté une seconde située non loin de la première. Elle est peinte dans les mêmes conditions, c’est-à-dire lettres blanches sur fond bleu, et se voit sous l’auvent du toit d’une petite construction de la caserne de Tournon ; elle est appliquée sur le mur de la rue Garancière, à la même hauteur que la première.

M. Yves Barré rappelle que la fontaine élevée par la princesse Palatine, à quelque distance de la précédente, servait surtout aux vrais porteurs d’eau vivant de cette profession ; ils habitaient aux environs du marché Saint-Germain, dans les rues Guisarde, Princesse et des Canettes.

La Commission saura gré à M. Yves Barré de son intéressante communication, qui sera déposée dans ses archives à la disposition des membres qui voudront en prendre connaissance.

Signé : Lucien Lambeau.

18. — Rapport relatif à la création d’un musée lapidaire à Saint-Julien-le-Pauvre.

M. Jules Guifïrey, au nom de la 1re Commission, expose que M. Lampué a présenté à la Commission un projet tendant à l’aménage ment, dans l’église Saint-Julien-le-Pauvre et dans son enclos, d’un musée lapidaire, formé d’une partie des antiquités actuellement réunies au musée Carnavalet.

Cette proposition a été renvoyée à la 1re Sous-commission, qui l’a examinée.

Tout d’abord, le projet tendant à donner une affectation nouvelle à l’église de Saint-Julien-le-Pauvre a été écarté. Les projets anciens répondaient à une préoccupation très caractérisée par le délabrement du vieux monument et la menace de destruction que l’on redoutait pour lui.

Aucune crainte ne subsistant maintenant puisque la restauration a été effectuée et le classement prononcé, la Commission voudrait que la même pensée de création d’un musée lapidaire, émise il y a 25 ans pour sauver Saint-Julien-le-Pauvre, fût reportée sur un autre édifice : celui des Bernardins, qui, quoique classé, court néanmoins les plus grands dangers de détérioration, par l’usage auquel il est consacré et surtout par l’occupation commerciale de ses parties basses. Ce monument du xive siècle est en parfait état ; il il est donc du plus haut intérêt artistique et archéologique d’en assurer la conservation.

La question s’étant ainsi posée à la lre Sous-commission, diverses considérations en résultant ont été examinées, et leur importance même a empêché que des conclusions fermes et complètes puissent être présentées pour le moment.

Il faudrait tout d’abord rechercher, pour les pompiers actuellement installés aux Bernardins, des locaux remplaçant ceux qu’ils occupent. C’est une question d’espèce, qu’il est difficile à la Commission de trancher.

Mais, il importe surtout d’examiner les conditions dans lesquelles l’on retirerait du musée Carnavalet une partie de ses collections, offrant un grand attrait et se rattachant au tout par des liens multiples. Il y a là un point du plus haut intérêt et de la plus grande délicatesse. En effet, l’on parle de transporter dans l’hôtel Lauzun une partie des meubles du musée ; l’on en a déjà séparé les livres qui, avec les estampes, formaient un tout indissoluble.

Si l’on veut enlever une partie des collections lapidaires du musée Carnavalet, peut- être pourrait-on déplacer ce qui concerne l’époque gallo-romaine, que le public visite moins que les autres parties exposées.

La question se présente donc avec ses données vagues, qui peuvent se résumer en ceci :

1° Qu’il n’y a pas lieu de changer l’affectation de l’église Saint-Julien-le-Pauvre ;

2° Que, s’il était possible de sauver les Bernardins en y installant un musée lapidaire, il n’y aurait aucun doute sur l’utilité de l’opération ;

3° Qu’en ce qui concerne le déplacement d’une partie des collections du musée Carnavalet, il vaudrait mieux enlever les pierres que les meublée.