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ration des verrières de Saint-Germain-l’Auxerrois :

RÉPARATION ET NETTOYAGE DES VERRIERES DE L’ÉGLISE SAINT-GÉRMAIN-L’AUXERROIS.

M. Paul BERNIER, au nom de la 2e Commission. — Messieurs, dans sa séance du lor juin dernier, la Commission du. Vieux Paris a émis un vœu tendant à obtenir un crédit de 1,500 francs destiné au nettoyage et à la réparation des anciennes verrières de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.

Des magnifiques vitraux du 15e et du 16e siècle qui décoraient cette vieille église, il ne reste plus aujourd’hui que les deux roses du transept, les quatre fenêtres du croisillon nord et les deux fenêtres du croisillon sud, tous les autres vitraux sont modernes.

Ces vieilles verrières sont, en effet, dans un état déplorable ; l’opération réclamée par la Commission du Vieux Paris s’impose absolument, si on veut éviter que ces vitraux ne se détériorent complètement au plus grand détriment de l’art.

Toutefois, comme l’église Saint-Germainl’Auxerrois est un monument classé, l’Administration devra solliciter du service des Monuments historiques une contribution pour le paiement de la dépense, égale au tiers du devis dressé, soit 500 francs, ce qui réduirait la part incombant à la Ville à la somme de 1,000 francs.

Étant donnée la modicité de cette dépense et l’intérêt qui s’attache au point de vue artistique à la conservation de ces vitraux, nous vous proposons de faire droit à la demande de la Commission du Vieux Paris et d’adopter une délibération autorisant le prélèvement sur la réserve du budget communal de l’exercice 1899, chap. 23, article unique, avec rattachement au chap. 28, art. 14 à créer, dudit budget, de la somme de 1,000 francs qui, ajoutée aux 500 francs à réclamer au service des Monuments historiques, constituera la somme nécessaire aux travaux de nettoyage et de réparation des magnifiques vitraux de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.

Les conclusions de la Commission sont adoptées. »

La Commission décide que des remerciements seront transmis au Conseil municipal à ce sujet.

M. Tesson dit que la visite faite le 28 mai 1898 aux vitraux de Saint-Germain-l’Auxerrois a été l’occasion de l’étude de principe entreprise par la lre Sous-commission au sujet de

l’entretien et de la réparation des vitraux des églises qui sont encore en grand nombre, malgré les pertes que l’on déplore, et constituent à l’heure actuelle une des richesses d’art les plus estimées de la ville de Paris.

Sous la conduite de M. Carot, dont la compétence d’artiste peintre verrier est reconnue, la Commission a examiné de très près un grand nombre de verrières anciennes et a reconnu pour la plupart la nécessité et l’urgence même de travaux de réparation et de restauration, rendus indispensables par suite de l’état défectueux actuel.

On a posé la question de savoir s’il n’y aurait pas lieu de signaler à l’Administration d’une manière générale la mauvaise condition des vitraux anciens, de telle façon que le Conseil municipal pût être saisi et amené à se prononcer sur l’application de mesures concernant la conservation.

Mais, tout en reconnaissant l’intérêt très grand qu’il y a à conserver à la ville de Paris des œuvres d’art qui contribuent pour une large part à sa beauté et à sa grandeur, la Commission a reculé devant l’importance de la somme nécessaire pour une restauration totale des vitraux ; elle a pensé à demander à l’Administration de faire nettoyer ■— convenablement et par des personnes compétentes les grandes verrières de Saint-Germain-l’Auxerrois, afin de se rendre compte de l’état de conservation dés couleurs, qui ont pâli dans certains endroits et paraissent avoir été rongées par ce que les spécialistes appellent la poussière d’église.

C’est après ce nettoyage, qui permettra de connaître exactement l’état des verres et des plombs, que l’on pourra porter un jugement sur l’état de nos verrières anciennes et sur le travail que leur restauration intégrale exigerait.

Lors de sa visite en 1898, la Commission a été frappée de la grossièreté d’un grand nombre de réparations minimes qui ont été effectuées par des employés subalternes uniquement préoccupés à bouclier des trous. Le mastic et le plâtre ont joué un rôle important à côté du verre commun, recouvert d’une couleur à l’huile quelconque.

Après ces constatations, la Commission a considéré que le nettoyage des verrières, qui sont peu solides, surtout dans les panneaux inférieurs, ne pourrait être, sans danger pour leur conservation, confié à des mains inexpérimentées et elle a exprimé l’avis que l’on demandât à l’Administration de confier ce travail tout à fait spécial à des artistes ver-