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6. — Désignation de quatre membres de la Commission du Vieux Paris pour faire partie de la Commission municipale du Congrès de l’art public.
M. le Président donne lecture de la lettre suivante :
« Monsieur le Préfet,
« J’ai l’honneur de vous informer que la Commission de l’art public a décidé, dans sa dernière séance (10 juillet 1899), de s’adjoindre quatre membres de la Commission du Vieux Paris.
« Je vous prie de vouloir bien saisir la Commission du Vieux Paris de cette décision, pour qu’elle puisse faire la désignation des membres qui prendront part à nos travaux, à l’exception toutefois de MM. Lampué, John Labusquière, Charles Normand et Georges Cain, qui font déjà partie de la Commission de l’art public.
« Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma haute considération.
« Signé : John LABUSQUIÈRE, « président de la Commission de l’art public. »
M. le Président dit que la Commission du Vieux Paris sera certainement très touchée de la délicate attention de la Commission de l’Art public ; il lui demande de vouloir bien procéder à la désignation des quatre membres en question.
Sont désignés :
M. Selmersheim, inspecteur général du comité des Monuments historiques ;
M. Alfred Lamouroux, vice-président de la Commission du Vieux Paris ;
M. Georges Villain, président de la Commission des fouilles ;
M. Lucien Lambeau, secrétaire de la Commission du Vieux Paris.
7. — Rapport relatif aux fragments de sculptures du Moyen-âge découverts dans le Palais de justice.
M. Alfred Lamouroux donne communication du rapport ci-après, de M. l’architecte Daumet, que vient de lui transmettre M. le Pjrecteur des Affaires départementales ;
PALAIS DE JUSTICE. — DÉCOUVERTE DE FRAGMENTS DE SCULPTURE DU MOYEN AGE.
Rapport de l’architecte de la Cour d’appel. Paris, le 8 novembre 1899.
Au mois d’août dernier, au cours des travaux entrepris au bâtiment de la cour des Cochers afin de créer les sous-sols nécessaires à l’établissement de nouvelles cellules de la Maison de justice, en fouillant au pied d’un ancien escalier construit au xviiie siècle dont la conservation a été décidée, et dans le voisinage immédiat d’une importante construction du xviiie siècle, les ouvriers mirent à jour un fragment sculpté : la partie inférieure d’une figure de beau style, grandeur nature, ayant tout le caractère d’une oeuvre de la fin du xiiie siècle ou commencement du xive. Cette découverte ayant été signalée au soussigné donna lieu à des recherches nouvelles ; poursuivies avec prudence et sagacité par le maître-compagnon Monnot, elles amenèrent des résultats assez importants. La continuation des fouilles et des sondes fit découvrir d’autres fragments : douze furent extraits de la fouille, dont huit torses et quatre parties inférieures de corps assises sur des sièges portant sur plinthes ou terrasses. Ces fragments avaient été mutilés avant leur enfouissement. On ne cessa les recherches que lorsque l’excavation se perdit dans l’eau ; de longues sondes enfoncées profondément indiquèrent qu’il était inutile de prolonger un travail devenu infructueux.
Les fragments retrouvés sont assez volumineux, ils étaient jetés pêle-mêle, aucune tête n’a été retrouvée, les torses de ces statues et les parties inférieures, sauf une, ne se correspondent pas.
Un fragment de chapiteau de petite dimension et une figure mutilée d’un saint Michel, en forme de cul-de-lampe, ont également été découverts ; ces fragments présentent, comme toute la trouvaille, un caractère archéologique intéressant. Ils ont été mis à l’abri dans la salle dite les Cuisines de Saint-Louis servant de dépôt d’objets d’art et de modèles.
Description des fragments :
En commençant à gauche :
1er et 2e fragments. — Torses.
3e fragment. — Siège et partie inférieure du corps.
4e, 5e, 6e et 7e fragments. — Torses.
8e fragment. — Siège et partie inférieure du corps, faces latérales du siège décorées d’arcatures.