Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1899, 6.djvu/12

Cette page n’a pas encore été corrigée

184

M. le Président met aux voix les propositions de la 1re Sous-commission tendant :

1° A relever sur les plans à grande échelle établis par le service du Plan les découvertes des restes des édifices anciens, en commençant par l’abbaye Saint-Germain-des-Prés ;

2° A renouveler le vœu émis sur la proposition de M. Lamouroux au sujet de l’indication, sur les planches do l’atlas administratif, des restes des anciennes enceintes.

Ces deux propositions sont adoptées.

24. — Rapport présenté par M. Lucien Lambeau, au nom de la 1re Sous-commission, sur un ouvrage relatif à l’horloge et aux cloches de la Bastille (1).

M. Lucien Lambeau, au nom de la

1re Sous-commission, donne lecture du rapport ci-après :

Messieurs,

M. Maxime Vuillaume a fait dernièrement hommage à la Commission d’une plaquette vraiment pleine d’intérêt, consacrée à l’horloge et aux cloches de la Bastille.

L’auteur nous met sous les yeux le fruit de ses méticuleuses recherches à travers documents et archives et nous fait parcourir, à sa suite, les différentes étapes de la fameuse horloge, depuis le 11 juillet 1789, jour où elle disparaît, emportée par l’assaut final, pour se retrouver le 17 à Saint-Louis-de-la-Culture et de là être transportée aux fonderies de Romilly-sur-Andelle, où elle se trouve encore aujourd’hui.

Les cloches, nous dit M. Vuillaume, ne quittèrent guère l’horloge et après avoir marqué, côte à côte, de 1764 à 1789, de trop longues heures aux prisonniers de la sombre forteresse, elles semblent, à présent, expier dans le silence leurs bruyantes fonctions d’autrefois.

L’auteur a restitué, avec la patience d’un bénédictin, toute cette longue histoire de la vieille horloge et de ses auxiliaires de bronze. Il nous montre par le menu et documents en mains : l’installation, le prix de revient, les réparations, les lettres pittoresques des horlogers du quartier ; puis, la terreur des prisonniers à propos des figures d’esclaves enchaînés qui la décoraient et enfin la correspondance du citoyen Palloy, patriote, concernant son démontage et son enlèvement.

Il faut savoir gré à M. Maxime Vuillaume d’avoir essayé d’apporter la lumière sur ces modestes organes laissés un peu de côté par les grands historiens de la vieille prison, et le féliciter d’y avoir si pleinement réussi.

Lucien Lambeau. »

La Commission s’associe aux conclusions du rapport de M. Lucien Lambeau.

25. — Note au sujet des sépultures abandonnées dans les cimetières.

M. Tesson, au nom de la 1re Sous-commission. — L’Administration avait été priée de fournir un état des sépultures situées dans les cimetières de la ville et présentant, tant au point de vue de l’art qu’à celui du souvenir parisien, un véritable intérêt, de manière à ce que toutes mesures de conservation soient prévues à leur égard. Satisfaction n’a pu être donnée au vœu de la Commission du Vieux Paris en raison de la crainte exprimée que les agents chargés de la conservation des cimetières ne possèdent pas les connaissances nécessaires pour procéder à un travail aussi délicat.

Dans ces conditions, la 1re Sous-commission s’est émue du sort réservé aux sépultures abandonnées, qui se dégradent d’abord et se détruisent d’elles-mêmes faute d’entretien. Or, si les conservateurs des cimetières ne sont pas suffisamment qualifiés pour discerner d’entre ces tombes, vouées à la destruction, celles qui se rattachent à l’histoire ou au souvenir, il est nécessaire de charger une autorité déterminée de donner un avis à ce sujet.

M. Selmersheim dit que la Commission du Vieux Paris est tout indiquée pour cela : il suffirait de lui adresser périodiquement un état des sépultures abandonnées en danger de destruction. Une visite sur place permettrait de présenter à l’Administration des rapports documentés et décisifs. L’on ne risquerait pas ainsi de laisser disparaître certains souvenirs qui, exposés à toutes les intempéries, pourraient péricliter assez rapidement pour que les mesures de préservation et de conservation ne puissent être utilement prescrites.

M. Tesson ajoute que c’est précisément cette proposition que la Sous-commission l’a

(1) Tours, imprimerie Deslis, 1896.