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d’art situés dans des édifices non classés a été adoptée.

M. Selmersheim ajoute que beaucoup de vitraux intéressants ont été déplacés et détruits par suite de l’ignorance ou de l’indifférence des personnes qui en avaient la garde. Dans le but d’empêcher d’aussi regrettables errements, il serait bon de classer ceux des vitraux que l’on voudrait conserver. La participation de l’État, de la Ville et des fabriques dans les dépenses d’entretien rendrait à chacun la charge moins lourde, et la surveillance serait assurée.

M. Alfred Lamouroux dit que ces conclusions peuvent être complétées, en indiquant que les propositions de classement ne seront pas produites isolément, mais périodiquement, tous les trimestres, par exemple.

La proposition de M. Selmersheim, amendée par M. Lamouroux, est adoptée et renvoyée à la 1re Sous-commission pour exécution.


22. — Vitrail ancien de l’église Sainte-Marguerite.

M. Tesson dit qu’une délégation composée de MM. J. Périn, Despatys, Gosselin-Lenôtre, Montorgueil, Normand, Selmersheim et Lambeau, s’est rendue à l’église Sainte-Marguerite pour examiner le vitrail signalé par M. Carot. Il s’agissait d’une pièce en forme de médaillon, datant du xviie siècle, qui avait été déposée de la place qu’elle occupait dans une verrière du chœur et réléguée dans un grenier. Ce petit vitrail a été trouvé presque complet : il représente la patronne de l’église. M. Carot estime qu’une somme de cent francs suffirait pour le remontage en plombs.

En présence d’une dépense aussi minime, la Sous-commission estime qu’il y a lieu de demander à l’Administration la restauration de cet ancien vitrail et sa remise en place dans l’une des fenêtres du chevet, où l’on voit encore les ferrures d’origine au milieu de la vitrerie blanche.

M. Selmersheim ajoute qu’il s’agit là d’un vitrail intéressant, quoique n’ayant pas assez d’importance pour qu’il soit demandé de le classer ; c’est un médaillon qui faisait partie de l’ensemble décoratif d’une verrière avec personnages.

La remise en place de ce médaillon aura l’avantage de rendre à la vue un morceau
d’art digne d’attention, qui atténuera l’aspect désagréable des vitreries blanches ; mais le meilleur résultat atteint sera la protestation contre les empiétements des fabriques, qui n’ont pas le droit de déplacer, d’elles-mêmes, les vitraux des églises.

M. le Président met aux voix la proposition de la 1re Sous-commission tendant à faire restaurer par M. Carot le vitrail de l’église Sainte-Marguerite, et à le faire remettre en place dans une fenêtre du chevet.

Ce vœu est adopté et renvoyé à l’Administration pour exécution.


23. — Excursion de la 1re Sous-commission. — Visite de l’église Sainte-Marguerite et d’un escalier du faubourg Saint-Antoine, n° 75.

M. Tesson dit qu’à l’occasion de la visite au vitrail de Sainte-Marguerite, la 1re Sous-commission a visité l’église qui renferme beaucoup de choses intéressantes : le monument élevé par Girardon à la mémoire de sa femme ; cette admirable sculpture provient de l’église Saint-Landry ; — la chapelle des Trépassés, dont les murs et la voûte sont recouverts de peintures en grisaille bien traitées et qu’il parait possible de remettre en bon état à peu de frais ; — le cimetière, qui contient encore un certain nombre de sépultures. Des polémiques passionnées y ont été soulevées autrefois au sujet de l’authenticité de cercueils contenant les ossements présumés de celui qui fut Louis XVII.

La Commission a remarqué deux bas-reliefs situés dans les frontons du transept, qui l’ont vivement intéressée : ils seraient l’œuvre d’un abbé Goy, ancien curé de l’église (lequel était fils d’un sculpteur) ; le bas-relief qui représente les disciples d’Emmaüs est supérieurement traité. Ces morceaux de sculpture sont très peu connus. Une reproduction par la photographie a été demandée pour être annexée au procès-verbal et aussi pour le musée Carnavalet.

Le même membre dit qu’il existe aussi, dans le corps de l’autel d’une des chapelles, les reliques de saint Ovide, renfermées dans un mannequin en cire de grandeur naturelle. Celui-ci est enveloppé d’un manteau écarlate ; la figure porte des moustaches et une barbiche.

Puis la Commission, après avoir examiné