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famille des Turgot Saint-Clair. Antoine résidait, comme l’indique la note manuscrite des archives de l’Assistance publique, dans la rue des Vieilles-Haudriettes, à l’échelle du Temple (1). Cet hôtel était, d’après le comte d’Aucourt (2) au n° 3 de cette rue. Antoine Turgot l’avait acheté de Me Galland, secrétaire du roi ; la propriété passa ensuite entre les mains de Renée -Madeleine Rambouillet, femme de Trudaine, conseiller d’État et prévôt des marchands de 1716 à 1720, qui mourut en 1721.
Benoît Antoine, le petit-fils de cet Antoine, l’ancien petit-fils, par conséquent, de Jacques, chevalier et seigneur de Lanteuil en Calvados, conseiller à la Grand’Chambre du Parlement acheta, le 18 mai 1752, au dire dé Jaillot, le grand hôtel commencé vers 1625 par un financier, le « partisan » Gallet, et qui avait appartenu à M. Maximilien de Béthune, duc de Sully.
Cet hôtel, appelé alors Hôtel Sully, devint l’Hôtel Turgot ; il était situé rue Saint-Antoine, tout près de la rue de l’Egout-Sainte-Catherine, aujourd’hui rue de Turenne. Il porte maintenant le n° 143 de la rue Saint—Antoine. Il a été vendu à la suite du décès, survenu en 1827, de Mme de Boisgelin, la fille aînée de Benoît-Antoine, avec qui s’éteignit la branche des Saint Clair.
L’autre branche des Turgot s’est appelée Turgotde Sousmons, d’un autre fief que Jacques Turgot possédait en Normandie, dans les environs de Falaise. Le chef de cette branche, Dominique Turgot, seigneur de Sousmons, fut inhumé le 15 septembre 1670 aux petits-Augustins.
Si l’on s’en réfère à Lefeuve (3), c’est Dominique, le chef de la maison de Sousmons, qui aurait acheté un immeuble situé rue Portefoin et qui porte aujourd’hui le n° 12.
Michel-Étienne Turgot, prévôt des marchands, en fit sa résidence (4) ; sa veuve, Françoise-Madeleine Martineau, y résida jusqu’à sa
mort, survenue le 29 novembre 1764. L’hôtel resta indivis entre les quatre enfants du prévôt. Ce peut être exact, bien que dans Lefeuve on constate quelques erreurs. Mais, en tout cas, le fils aîné du prévôt, Michel-Jacques, président à mortier au Parlement, y demeura jusque vers 1754. Après son mariage avec Elisabeth Galland, qui eut lieu en 1752, il alla se fixer place Royale, où il résida pendant qu’il exerça les fonctions de président à mortier. Nommé président honoraire en 1767, il revint habiter, deux ans après, l’hôtel de la rue Portefoin. C’est l’Almanach royal qui nous a donné ces informations.
Le père du prévôt, Jacques-Étienne, fut inhumé le 28 mai 1723 à Saint-Nicolas-des-Champs, sa paroisse. Mais le prévôt et sa femme furent, au dire de la famille, enterrés au Tremblay-lès-Gonesse (Seine-et-Oise), où ils avaient une propriété.
Quant au ministre, il résida tout naturellement dans l’hôtel de ses parents. Il fut nommé maître des requêtes en 1753 et l’Almanach royal donne encore son adresse rue Portefoin. Plus tard, d’après M. Alfred Neymarck (1), quand il fut nommé intendant de la généralité de Limoges, il n’eut qu’un pied à terre à Paris, rue de la Chaise. Il garda le même logement pendant de longues années et c’est seulement après avoir démissionné du contrôle général qu’il s’installa rue de l’Université (2).
Après avoir habité cet hôtel de la rue de l’Université où il n’était que locataire et dont l’emplacement est encore inconnu, Turgot résida rue Bourbon-Saint-Germain. Il acquit, le 29 juin 1779, par-devant Me Arnaud (étude
(1) L’expression Echelle du Temple provient, d’après de la Tynna, Dictionnaire des rues de Paris, de ce que les Templiers avaient élevé à ce point une fourche patibulaire qui existait encore au commencement du xviiie siècle.
(2) Les anciens hôtels de Paris, par le comte d’Aucourt. Edition de 1890, page 84.
(3) Lefeuve, les Anciennes maisons de Paris, tome III, page 449.
(4) L’Almanach royal le signale demeurant rue Portefoin. près les Enfants Rouges an Marais, de 1717 à 1747.
(1) Turgot et ses doctrines, par Alfred Neymarck, 2 vol. in-8.
(2) Les Turgot étaient propriétaires d’un hôtel situé rue Barbette, n° 9. M. Charles Sellier, dans son étude sur le quartier Barbette (Paris, 1899) dit que cet hôtel, bâti à la fin du 16e siècle, fut légué à Madeleine Françoise Martineau, la femme du prévôt des marchands. Celle-ci en fit déclaration le 3 mars 1753. Son fils, Anne-Robert-Jacques Turgot, seigneur de l’Aulne et autres lieux, ministre d’État, en hérita le 4 mars 1765 (Arch.nat., S. 5638, p. 461 à 464). Celuici résidait d’habitude à son hôtel de la rue de Bourbon-Saint-Germain. Il mourut en 1781. Son frère, le chevalier Étienne-François Turgot, brigadier des armées du roi, en 1764 (Lefeuve, les Anciennes maisons
de Paris t, ler, p. 113), dut assurément lui succéder dans la propriété ; en tout cas il avait cessé de vivre en 1789. Cela n’empêche qu’à le Révolution, la maison fut confisquée comme bien d’émigrés présumés. »