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M. J. Périn, résumant sa proposition, précise de la manière suivante la suite qui pourrait lui être donnée :

1° MM. les membres de la Commission du Vieux Paris seraient invités à signaler les collections particulières qu’ils pourraient connaître, avec indication de leur objet spécial, et même, lorsqu’il sera possible, les pièces principales (antiquités, tableaux, livres, estampes ou autres documents) pouvant présenter un intérêt pour l’histoire générale de la ville de Paris.

2° Les communications au sujet de ces collections, qui pourraient être faites par toutes autres personnes, seraient également accueillies.

3° La liste de ces collections particulières, ainsi révélées, pourrait même être dressée par la suite.

M. Périn termine en ajoutant qu’il connaît déjà un certain nombre de fervents du culte du Vieux Paris, et qu’il recueillera toutes les indications possibles sur les principales collections parisiennes d’amateurs, de manière à pouvoir fournir ces indications à ses collègues dans l’une des prochaines séances de la Commission.

M. Alfred Lamouroux estime que la proposition de M. Périn est d’une nature très délicate. Son adoption pourrait engager la responsabilité de la Commission en ce sens que ses visites officielles aux collections particulières, visites qui seraient considérées comme une sorte de consécration, pourraient, en cas de dispersion ou de vente de ces collections, avoir une influence susceptible d’être mal interprétée par le public. Il pense donc que le plus sage serait de s’abstenir, tout au moins officiellement, sauf à s’adresser individuellement à l’aimable intervention de M. Périn.

M. J. Périn répond qu’il n’a nullement entendu parler de visites à faire en corps, mais seulement de visites individuelles.

M. Le Vayer dit qu’il existe un répertoire complet et détaillé des collections particulières édité par M. Renard.

L’incident est clos.

36. — Proposition tendant à la conservation de la chapelle de la prison de Sainte-Pélagie.

M. J. Périn fait part : que, connaissant la chapelle de la prison de Sainte-Pélagie, pour l’avoir visitée dernièrement, il a, par curiosité, voulu assister à l’adjudication de « la démolition des divers bâtiments et murs de clôture de la maison de correction de Sainte-Pélagie » (d’après l’affiche municipale), qui a eu lieu le 11 janvier au Conseil de préfecture de la Seine.

L’adjudication, n’ayant pas été prononcée, se trouve ajournée à une date ultérieure.

(Le peu d’empressement des entrepreneurs à soumissionner proviendrait de la difficulté d’utiliser les matériaux de cette démolition.)

Dans l’enceinte de la prison, ajoute M. Périn, se trouve placée la chapelle.

Or, un groupe d’habitants du quartier, ayant à sa tête M. Daniel Morain, avocat à la Cour d’appel, exprime le regret de voir ce monument menacé de démolition, alors qu’il leur paraissait être trop solidement bâti en pierres de taille pour être appelé à disparaître quand il pourrait être utilisé pour quelque autre destination.

« Cet édifice, disent-ils, se trouverait en façade au coin de deux rues dont l’ouverture est projetée sur l’emplacement actuel des bâtiments de Sainte-Pélagie.

« Il est d’une architecture sobre, mais imposante, avec ses colonnes doriques, tout en pierre, datant probablement du xviiie siècle.

« L’acoustique en est remarquable, et en ferait une salle précieuse pour des séances musicales ou pour des conférences scientifiques ou littéraires.

« On pourrait encore, en ouvrant de larges baies dans la partie supérieure, faire là une magnifique école de dessin. »

Les habitants du quartier formulent donc le vœu que cette chapelle soit distraite de la démolition projetée et réservée pour être affectée à une destination quelconque, à chercher ultérieurement — d’autant plus que ce quartier est assez dépourvu d’édifices publics.

Le même membre met sous les yeux de ses collègues deux épreuves photographiques de l’intérieur de la chapelle de Sainte-Pélagie, épreuves qui ont été obtenues, la veille, sur