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La vérité est qu’il y a deux baptêmes du Christ dans cette église.

L’un est bien de Restout, mais l’autre est de Corot. Ce dernier a même ceci de particulier, c’est qu’il est la seule commande faite par l’État à cet artiste pendant toute sa carrière. Malheureusement ce tableau est dans un état déplorable et aurait besoin d’une sérieuse restauration.

M. Brown répond que les deux tableaux sont, en effet, dans l’inventaire des objets d’art de la Ville.

La Commission décide que MM. Cain, Guillement et Périn seront délégués pour faire les démarches nécessaires auprès du curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet afin d’arriver à une prompte restauration de ce tableau.

34. — Mutation dans les Commissions.

M. Ch. Normand, membre de la 1re Sous-commission, demande à faire partie également de la deuxième.

Adopté.

M. Edgar Mareuse, membre de la 3e Sous-Commission, demande à passer à la deuxième.

Adopté.

35. — Proposition tendant à la visite des collections d’amateurs relatives à l’histoire et à l’archéologie parisiennes.

M. Jules Périn donne lecture de la proposition ci-après :

Il existe à Paris et dans ses environs plusieurs collections particulières composées d’objets divers relatifs à l’histoire générale de Paris, collections formées par de patients amateurs.

On sait avec quel soin, au xviiie siècle, étaient recensés, dans les Almanachs du voyageur à Paris (de Thiéry, notamment) les cabinets d’antiquités et médailles », les cabinets de tableaux », les « cabinets d’estampes et dessins », etc. Ces cabinets étaient ouverts aux visiteurs français et étrangers.

Mais nous, nous ignorons presque le nom des collectionneurs sur les diverses branches de l’histoire et des antiquités de la ville de Paris ; nous ne connaissons guère leurs domiciles, et nous n’oserions pas sonner à leur porte sans être porteurs d’une lettre de présentation ou de recommandation.

Je crois devoir appeler l’attention de la Commission du Vieux Paris sur l’intérêt qu’il pourrait y avoir pour elle à connaître ces diverses collections particulières, plus ou moins fermées, qui ont été constituées en vue de recueillir pieusement les vestiges anciens, les œuvres d’art, les livres, les estampes, les curiosités, qui se rattachent au passé de la ville de Paris.

Il paraît, en effet, utile, au point de vue de la connaissance des monuments et des documents existants, de savoir quelles pièces précieuses ou curieuses ces cabinets recèlent et qu’ils pourraient apporter, comme contribution, à l’histoire générale de Paris, dont la Municipalité poursuit activement la publication importante.

D’ailleurs, la constatation de l’existence des objets réunis par ces collectionneurs, et surtout le relevé des documents qui présenteraient un intérêt quelconque pourrait encore offrir ce côté pratique : que ces objets seraient ainsi connus et que nous serions en éveil soit pour en empêcher la dissémination au feu des enchères publiques, le jour où leur mise en vente viendrait à se produire, soit même pour en provoquer la cession amiable, si nous croyions devoir le faire, à un moment donné !

N’en doutez pas, Messieurs, les visites que nous ferions à ces collections pourraient amener la découverte de plus d’un document, de plus d’une curiosité, qui, à un titre quelconque, devrait prendre rang dans le Musée municipal institué pour recueillir et conserver tout ce qui peut servir à éclairer l’histoire de Paris, de ses institutions et de sa vie populaire même.

Messieurs, je puis vous donner l’assurance que les amateurs — du moins ceux avec lesquels je suis en rapport, — se prêteront, avec la meilleure grâce, à ouvrir la porte de leurs petits musées aux membres de la Commission du Vieux Paris, sur la seule présentation de la carte spéciale dont ils sont pourvus. Des invitations à visiter, à des jours déterminés, pourront aussi être mises à la disposition des membres de la Commission du Vieux Paris, si vous le désiriez, Messieurs. »