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Chanoinesse et rue des Ursins. Au premier coup de pioche, en quelque sorte, on a trouvé le mur que vous avez pu voir complètement dégagé.

Nous pensions pouvoir faire procéder à l’enlèvement des pierres, afin de voir si, dans les parois intérieures, elles étaient revêtues de sculptures ou d’inscription. Mais nous avons été avisés par les services techniques d’Architecture qu’il y aurait danger pour les maisons portant les numéros 3 et 5 de la rue de la Colombe. Aussi, votre Commission de permanence a-t-elle dû, à son grand regret, prier le service les Travaux de Paris de faire procéder d’urgence au remblai.

Nous vous présenterons, à votre prochaine séance, des notes documentées sur les résultats de cette investigation en plaçant sous vos yeux les relevés dressés par M. Sellier et par M. Geng, conducteur des Ponts et chaussées, appartenant au service municipal de la Voie publique, ainsi que les photographies effectuées par M. Godefroy.

Dans le square de l’Archevéché, nous avons été moins heureux en ce sens que nous n’avons pas retrouvé le mur dans une tranchée d’une douzaine de mètres de longueur, allant jusqu’au sol naturel. Mais par contre nous avons eu la satisfaction de découvrir, dans le remblai ancien, des fragments de briques ornées qui fournissent des données fort intéressantes sur l’architecture gallo-romaine et que vous avez sous les yeux.

De même que pour la fouille de la rue de la Colombe, votre Sous-commission vous soumettra à la prochaine séance des notes techniques émanant de M. Olivier, inspecteur des travaux d’Architecture.

En terminant cette note forcément sommaire, je tiens, au nom de votre Sous-commission, à exprimer nos remerciements à MM. Boreux, ingénieur en chef de la Voie publique, et Formigé, architecte des Promenades, qui ont prêté, avec le plus vif empressement, le concours de leurs services à ces premières recherches méthodiques faites en vue de contribuer à la connaissance historique de notre vieux Paris.

La Commission donne acte à M. G. Villain de son très intéressant rapport et ajourne la question à la prochaine séance pour entendre la lecture du rapport du service technique et des notes personnelles des membres de la Commission.

M. Wiggishoff propose que le mur de Lutèce, retrouvé rue de la Colombe, soit indiqué par un pavage spécial et qu’une plaque indicatrice soit apposée sur le mur de la maison voisine.

Cette proposition est renvoyée à la 1re Sous-commission.

26. — Recherche de la sépulture de Turgot, dans la chapelle des Incurables.

M. Louis Lucipia informe la Commission que M. le Directeur de l’Assistance publique est saisi d’une demande émanant de M. Ricaudy tendant à opérer des fouilles dans la chapelle des Incurables, actuellement hôpital Laënnec, afin de rechercher si la tombe de Turgot y est réellement déposée. Il demande à la 2e Sous-commission de vouloir bien prêter son concours à cette recherche qui ne peut manquer d’intéresser la Commission du Vieux Paris. La chapelle contient environ dix sépultures, dont deux ou trois seulement ont leur inscription.

La place où reposent les cendres de Turgot est malheureusement ignorée ; on sait seulement qu’après la cérémonie mortuaire de l’église Saint-Sulpice le corps fut transporté aux Incurables.

M. Louis Lucipia ajoute qu’il a reçu, à ce sujet, de M. Bégis, avocat, copie de l’acte d’Inhumation qui confirme une note publiée par M. Servois, directeur des Archives nationales.

M. Georges Villain demande si, dans l’espèce, on veut retrouver et examiner les cendres de Turgot ou simplement savoir si elles sont dans la chapelle.

M. Louis Lucipia répond qu’il n’est question que de savoir si Turgot est bien inhumé en cet endroit. Il estime quant à lui qu’il serait très intéressant de connaître exactement l’endroit où repose l’homme qui le premier a souhaité qu’il y eût au moins une école par village.

Il peut d’ailleurs affirmer à la Commission qu’il ne serait pas touché à la sépulture si elle était retrouvée et que M. le Directeur de l’Assistance publique n’a accordé l’autorisation demandée qu’à la condition expresse que