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DE URBAIN-FIRMAIN PIAULT CHEVALIER DE L’EMPIRE
MAIRE DU 10me ARRONDt DE PARIS
DE CHARLES-PIERRE DEMAISON
ET PHILIPPE-JEAN-BAPTISTE BUFFAULT
ADJOINTS.

La deuxième plaque, mesurant 0 m. 33 c. sur 0 m. 24 c. et 0m015 d’épaisseur, présente en mêmes caractères l’inscription latine que voici :

J. B. NOMPERE COMES DE CHAMPAGNY
DUX CADORINUS
ADMINISTER BERUM CUM EXTERIS NATIONIBUS GERENDARUM
DIE IIII APRILIS AN MDCCCX
LAPIDEM AUSPICALEM
AD AEDES MINISTERII SUI INCHOANDAS STATUIT
NAPOLEONIS IMPERATORIS JUSSU
QUAS AEDES PRINCEPS MUNIFICENTISSIMUS
AD GENTILITII NOMINIS SUI RIPAM
CONSTRUENDAS DECREVIT
QUUM FELICI FAUSTOQUE CONJUGII AUGUSTI TEMPORE
URBEM TANTI IMPERII CAPUT
MONUMENTIS AMPLISSIMIS EXORNARET
JACOBUS CAROLUS BONNARD ARCHITECTUS

Tous les objets, énoncés et décrits ci-dessus, ont été trouvés et remis aussitôt intégralement à qui de droit par les ouvriers terrassiers dont les noms suivent : Rosier (Arsène), Jiobelina (Emile), Descréaux (Simon), Menu (Antoine), Siméon (Paul) et Sarrazin (Jules), auxquels la Compagnie du chemin de fer d’Orléans a fait distribuer, pour ce fait et en parts égales, la somme de 300 francs à titre de gratification.

L’Administration du chemin de fer d’Orléans nous a informé qu’elle allait incessamment aviser M. le Préfet de la Seine qu’elle tenait tous ces objets à la disposition du musée Carnavalet.

24. — Vestiges des substructions de la Bastille.

M. Charles Sellier, au nom de la 2e Sous-commission, donne lecture du rapport suivant :

Les fouilles du piédroit de gauche du chemin de fer métropolitain ont traversé, à l’entrée de la rue Saint-Antoine, à 7 m. 50 c. de profondeur et sur 2 m. 20 c. de hauteur, un épais massif de maçonnerie, qui n’est autre que la substruction d’une des tours de l’ancien château de la Bastille. Le tracé de cette tour figure d’ailleurs sur le sol de la rue par un pavage d’une couleur spéciale.

Cette tour est celle, dite jadis de la Liberté, qui était située entre la tour du Puits et la Bertaudière.

Les ingénieurs du Métropolitain ont donné des instructions particulières pour que ces vestiges de l’ancienne Bastille restent visibles dans le parement des nouvelles maçonneries et d’y attirer l’attention du public par une inscription.

25. — Rapport sommaire présenté par M. Georges Villain sur les fouilles de la rue de la Colombe et du jardin de l’Archevêché.

M. Georges Villain, au nom de la 2e Sous-commission, donne lecture du rapport suivant :

        Messieurs,

Conformément à la décision prise par la Commission du Vieux Paris à l’effet de rechercher l’emplacement du mur d’enceinte de la Cité, la Sous-commission des fouilles a examiné le plan au 500e de l’île de la Cité, sur lequel notre inspecteur des fouilles archéologiques, M. Sellier, avait reporté les tracés connus de ce mur d’enceinte.

Au nord, sur l’emplacement de l’Hôtel-Dieu, on avait trouvé, en 1829, sous l’ancienne église Saint-Landry, une première partie de mur composée de blocs de pierre paraissant provenir de la démolition de monuments romains. A l’est, en décembre 1897, lors de la construction des nouvelles maisons à l’angle du quai aux Fleurs et de la rue du Cloitre-Notre-Dame, on a retrouvé, sur 61 mètres de longueur, des vestiges du même mur. Enfin, en 1847, sur la place du Parvis-Notre-Dame, on avait également constaté la présence de cette hâtive construction de défense.

Votre Sous-commission décida que deux recherches seraient effectuées, l’une au nord-est, rue de la Colombe, entre les parties trouvées sous l’Hôtel-Dieu et sous les maisons neuves de la rue du Cloitre-Notre-Dame ; l’autre dans le square de l’Archevêché pour retrouver le mur du sud-est.

La première recherche a complètement réussi. On a fouillé dans la direction donnée par le tracé déterminé sous l’Hôtel-Dieu et par le mur sépara tif des maisons donnant rue