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note du 25 avril 1807 contient ce détail : « Lors du marché fait au nom du Gouvernement pour la levée du plan de Paris, ordonné par la déclaration du 10 avril 1783. M. Verniquet s’était engagé à fournir, indépendamment des plans partiels des rues, deux exemplaires du plan général, sur l’échelle d’une 1/2 ligne pour toise. Un seul exemplaire a été produit et est maintenant déposé à la Bibliothèque impériale... », etc.

« M. Bruel étudie minutieusement les piles du dossier. Nous ne pouvons le suivre dans sa discussion intéressante et probante. Indiquons seulement que dans une lettre adressée le 17 novembre 1808 au ministre de l’Intérieur par le Conseil des bâtiments civils, on voit que « le secours de ce plan général lui devient d’une nécessité telle qu’il ne lui est plus possible de s’en passer... » et qu’il doit être réuni et placé au dépôt des plans du Ministère ». « Cette réunion, lit-on encore, permettrait au Conseil de s’en aider très utilement et d’en surveiller la conservation qui est d’autant plus importante que si, faute de soins, ce plan venait à dépérir, il en coûterait plus de 25 ou 30,000 francs pour le refaire. La salle des séances du Conseil n’est pas, à la vérité, assez spacieuse pour le recevoir avec la grande table sur laquelle il est développé et fixé, mais on pense qu’il pourrait être déposé dans une grande pièce qui est disponible et située vers l’extrémité d’une longue cour au sud-ouest du petit hôtel Conty ».

« Un ordre du ministre de l’Intérieur prescrivit, en effet, que « le plan général de Paris, dressé par M. Verniquet, et déposé provisoirement dans l’une des salles de la Bibliothèque impériale serait transporté au petit hôtel Conti, rue de Grenelle, où se trouve déjà le dépôt des plans partiels des rues de Paris », 3 décembre 1808.

« Telles sont les dernières nouvelles connues du précieux document. Il devait être « définitivement établi » au petit hôtel Conti « pour être plus à proximité du Conseil des bâtiments civils ». D’après le dictionnaire de La Tynna, le petit hôtel Conti était situé rue de Grenelle, 103 ; « au numéro 101 était le grand hôtel Conti où se trouvaient les bureaux du ministère de l’Intérieur et où ils sont encore de nos jours. En 1808, le Conseil des bâtiments civils faisait partie du ministère de l’Intérieur ».

« Tels sont les renseignements intéressants fournis par M. Bruel. On ne peut manquer, à vrai dire, d’être surpris qu’un plan de cette dimension et de cette importance ait été égaré. La question des réserves domaniales à laquelle il se lie intimement n’a pas cessé d’être, depuis un siècle, d’une importance capitale pour la ville de Paris et pour les particuliers.

« Comment la base a-t-elle pu être perdue ? La ville de Paris fit évidemment poursuivre des recherches, particulièrement en 1889, lorsqu’elle publia l’Atlas des travaux de Paris (1789-1889). C’est dans la vue de combler cette perte qu’il fit établir (voir page 10) un plan de Paris d’après les procès-verbaux de la Commission dite des artistes.

« Ce plan n’est pas seulement précieux à ce point de vue. Il est doublement unique, si l’on peut dire : unique du côté Verniquet, unique du côté du travail prescrit par la Convention. M. Bruel en a très justement montré tout le prix. Faut-il donc renoncer à tout espoir de le retrouver ? Nous ne le croyons pas. Un sinistre pourrait seul expliquer sa destruction. Il peut se faire aussi qu’il ait été séparé de la table de chêne sur laquelle il était « développé et fixé » et qu’il ait ainsi échappé aux descriptions connues.

« La Commission du Vieux Paris a des moyens d’action et d’investigation dont ne disposaient pas les précédents chercheurs.

« Les amis de l’histoire lui seraient reconnaissants de poursuivre une enquête et des recherches qui, il y a tout lieu de l’espérer, ne seront pas infructueuses.

                    « Signé : Brette. »

La Commission décide de renvoyer la note de M. Brette à la 1re Sous-commission.

Des remerciements lui seront transmis pour son intéressante communication.

10. — Lettre et circulaire de M. le Directeur des services municipaux d’architecture relatives aux fouilles entreprises dans Paris.

                    « Paris, le 8 décembre 1898.

« M. L. Lambeau, secrétaire de la Commission du Vieux Paris.

               « Monsieur,

« En réponse à votre lettre, en date du 28 novembre dernier, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un exemplaire de la circufaite par laquelle j’ai invité MM. les Architectes-voyers à donner avis à M. le Conservateur du musée Carnavalet des fouilles