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M. Breuillé répond qu’en effet, à la suite de diverses propositions de M. Fournière, alors conseiller municipal du quartier, des pourparlers avaient été engagés entre le Conseil municipal et l’Administration. Il appartiendra au successeur de M. Fournière d’en suivre la réalisation.

M. le Président pense qu’en ce qui concerne le parc de Trétaigne la Commission du Vieux Paris n’a aucune qualité pour intervenir ; l’affaire regarde le Conseil municipal, auquel il propose de renvoyer la lettre en question.

Adopté.

M. le Président propose de remercier M. le directeur des services municipaux d’Architecture pour le gracieux envoi fait aux membres de la Commission du dernier volume de la nomenclature des rues de Paris. Il ajoute qu’il serait heureux que les autres services administratifs voulussent bien imiter la Direction d’architecture en envoyant également leurs publications intéressant la ville de Paris.

Adopté.

M. Edgar Mareuse estime, à ce sujet, qu’il serait également désirable que la bibliothèque de la Ville reçut aussi toutes les publications émanant des différents services de la Préfecture. Beaucoup ne sont pas envoyés, il cite, entre autres, les plans d’expropriations dont cette bibliothèque est pour ainsi dire dépourvue.

M. Le Vayer répond qu’il ne manquera pas d’en faire le rappel aux services.

M. Edgar Mareuse formule ainsi sa proposition :

« La Commission émet le vœu que MM. les directeurs des diverses administrations municipales tiennent la main à ce que les documents de toute nature, plans, etc., publiés par leurs services soient, tous, sans exception, envoyés, en double exemplaire, à la bibliothèque de la Ville (hôtel Saint-Fargeau), dans la huitaine qui suit leur publication. »

Adopté.

Au sujet du numérotage des maisons, M. Tesson fait connaître les difficultés que l’on rencontre pour identifier des maisons dont le numérotage a été changé. Il arrive, en effet, que le numérotage ne consiste pas toujours à régulariser, par une suite ininterrompue de chiffres, les lacunes ou les numéros multiples. Dans certaines voies, les rues de la Mare et des Cascades notamment, où des recherches ont eu lieu récemment, le numérotage a changé de sens, en sorte que les numéros pairs passent du côté des impairs. Dans ces conditions, les personnes qui, pour des causes diverses, ont besoin de retrouver telle ou telle maison, éprouvent les plus grandes difficultés. Il faut bien reconnaître que l’attribution d’un numéro d’ordre à une propriété constitue une sorte d’état civil que l’on ne doit modifier qu’avec prudence et alors que l’on a pris toutes précautions pour retrouver les indications primitives.

La réglementation administrative du numérotage ne date pas d’un siècle et l’on rencontre déjà des difficultés considérables pour se reconnaître après des changements récents : il serait utile de provoquer des moyens permettant dans l’avenir de retrouver facilement les maisons dont les numéros ont été changés.

M. Edgar Mareuse dit qu’il avait déjà signalé cette situation autrefois et qu’il a été heureux de voir mentionner dans la Nomenclature des voies publiques et privées les arrêtés modifiant les numérotages. L’identification des maisons peut se faire en consultant à l’Hôtel de Ville les arrêtés préfectoraux dont les listes sont maintenant publiées.

M. le Président propose d’émettre un vœu demandant l’insertion in-extenso de ces arrêtés dans le Bulletin municipal officiel et, pour les arrêtés passés, la publication d’un recueil donnant tous les détails de concordance des numéros anciens avec les nouveaux.

Cette proposition est adoptée. Elle sera transmise à l’Administration.

M. Charles Sellier estime que ce qui vient d’être dit au sujet du numérotage des rues peut aussi bien s’appliquer à leurs anciens noms qui rappellent, pour la plupart, un souvenir topographique intéressant à conserver, sinon un fait ou un personnage de l’histoire parisienne. À ce propos, il lui semble que la nouvelle appellation de boulevard de la Bastille, qui vient de remplacer celle de boulevard de la Contrescarpe, n’est pas suffisamment justifiée. En effet, le nom de « boulevard de la Contrescarpe », que portait dès le xviiie siècle cette voie qui couronnait jadis la contrescarpe du long fossé joignant le bastion de la Bastille à celui de l’Arsenal, se trouvait ici bien à sa place. Depuis lors, ledit fossé a fait place au