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2o Sur le boulevard Diderot, la construction d’un égout élémentaire sur toute la longueur du côté pair comprise entre la rue Crozatier et la rue de Picpus ;

3o Sur l’avenue Ledru-Rollin, la construction d’un collecteur à voie ferrée entre le quai de la Râpée et la rue de Lyon.

Le collecteur de la rue de Rivoli, qui joue, dans le réseau actuel des collecteurs de Paris, un rôle très important, doit disparaître entre la rue du Bourg-Tibourg et la place de la Concorde. Coupé en deux tronçons par le collecteur Sébastopol, il amène, dans ce dernier et le collecteur d’Asnières, une partie des eaux du 11e arrondissement, celles du 4e arrondissement dans la partie située au nord de la voie, et une grande partie des eaux du 1er arrondissement. Il sera remplacé par trois nouveaux collecteurs :

Le premier, construit du côté pair de la voie et le long des façades, se déversera dans le collecteur Sébastopol ; le deuxième, partant du collecteur Sébastopol, suivra les rues de Rivoli, des Halles et Saint-Honoré, la place du Théâtre-Français et l’avenue de l’Opéra, pour aboutir au collecteur des Petits-Champs ; le troisième aura son origine à la rue des Pyramides et suivra le côté pair de la rue de Rivoli jusqu’à la place de la Concorde, où il se raccordera à un tronçon du collecteur actuel conservé et débouchant dans le collecteur d’Asnières.

Le drainage des immeubles du côté impair de la rue de Rivoli, isolé des collecteurs nouveaux par le Métropolitain, sera assuré par la construction d’égouts élémentaires qui évacueront leurs eaux dans le collecteur des quais de la rive droite par la place Baudoyer, la rue de la Tacherie et la rue du Pont-Neuf.

Enfin, le drainage de la rue de Rivoli sera complété par la construction, du côté pair, d’une nouvelle galerie élémentaire entre la rue des Halles et la rue des Pyramides.

Le collecteur d’Asnières, qui est jusqu’à présent, au moyen du siphon de la Concorde, l’émissaire principal des eaux de la rive droite et d’une partie de la rive gauche, ne sera pas touché par le Métropolitain, qui le franchira par dessous à la place de la Concorde.

Dans les Champs-Élysées, le réseau sera modifié par la construction de galeries élémentaires le long de l’avenue et transversalement au droit du restaurant Ledoyen. D’autre part, le collecteur Montaigne, coupé au rond-point des Champs-Élysées, sera remanié et ses eaux de la partie nord renvoyées dans le collecteur d’Asnières par la construction d’un nouveau collecteur sous l’avenue Gabriel, à partir de la rue du Cirque.

Au delà de la place de l’Étoile, les travaux comprennent la construction d’égouts neufs sous la place Victor-Hugo, et des deux côtés de l’avenue Bugeaud, dont les eaux seront reçues par un nouveau collecteur qui, établi à une grande profondeur, sous la rue de la Pompe, pour passer sous le Métropolitain, aboutira dans l’égout de la rue Duret, transformé lui-même en collecteur jusqu’au collecteur Péreire qu’il rejoint à l’avenue de la Grande-Armée.

Ces diverses modifications d’égouts entraînent, comme conséquence, des travaux importants pour le rétablissement normal des conduites d’eau de distribution, qui seront entrepris au fur et à mesure de l’achèvement des égouts.

Tel est, suivant la notice de M. Legouez, l’exposé sommaire des travaux préliminaires du Métropolitain.


Jusqu’à présent, les découvertes archéologiques faites au cours de ces travaux préliminaires sont loin d’être en rapport avec l’importance de ceux-ci.

On a rencontré, quai de Gesvres, à l’angle de la rue de la Tacherie, sur environ 9 mètres de long, une ancienne galerie en pierre de taille voûtée en plein-cintre, de 6 m. 75 c. de haut sur 1 m. 80 c. de large. Cette galerie dont nous ignorons la destination primitive a été utilisée pour l’égout actuellement en construction sous la rue de la Tâcherie, qui doit déboucher dans le collecteur de Gesvres.

Du puits de service situé vers le numéro 57 de la rue de Rivoli, on a remonté un cul-de-lampe d’angle en pierre ayant assurément servi de retombée à l’une des nervures d’une voûte d’arête. Cet objet parait dater du xive siècle.

D’un autre puits, situé vers le numéro 128 de la même rue de Rivoli, parmi de nombreuses pierres provenant de vieilles substructions assez importantes, on a extrait un fragment de chapiteau feuillagé de l’époque de la transition architecturale, c’est-à-dire du xiiie siècle.

Nous n’avons pu, au moyen de la comparaison des plans anciens avec les plans modernes, identifier la provenance primitive de ces deux objets, égarés parmi les substructions qui firent partie des constructions que la percée de la rue de Rivoli a jadis emportées. Ils ont été envoyés à Carnavalet.