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M. Alfred Lamouroux annonce qu’il a reçu de M. Bouvard un plan fourni par M. Nénot des substructions de la chapelle de Robert Sorbon rencontrées au cours des travaux de la Sorbonne, document demandé par la Commission du Vieux Paris.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à MM. Nénot et Bouvard et qu’une reproduction de ce plan sera annexée au procès-verbal d’une de ses prochaines séances.


Communication est ensuite donnée d’une note de M. Bouvard relative au portail de la rue de Varenne :


« Note pour M. le Secrétaire de la Commission du Vieux Paris.


Paris, le 21 mai 1898.

Par une note du 6 mai, M. le Secrétaire de la Commission du Vieux Paris a fait connaître que la Commission avait émis le vœu qu’un vieux portail d’église gothique appliqué sur un immeuble situé rue de Varenne, 16, compris dans le prolongement du boulevard Raspail, fût conservé.

L’ouverture de la section du boulevard Raspail comprise entre la rue de Varenne et la rue de Grenelle sur le tracé de laquelle se trouve le portail en question n’est qu’à l’état de projet et aucun crédit n’a encore été voté pour son exécution. Quoi qu’il en soit, l’Administration prend bonne note du vœu émis par la Commission et fera le nécessaire pour assurer la conservation du monument signalé lorsqu’il s’agira de procéder à l’ouverture de la section de voie dont il s’agit.

Le directeur administratif des services d’Architecture et des Promenades et plantations,

BOUVARD. »

M. Alfred Lamouroux rappelle qu’au cours de la dernière séance M. Ch. Lucas a transmis à la Commission deux séries d’instructions rédigées par l’Institut royal des architectes britanniques et ayant pour but la conservation et la restauration des monuments historiques.

Ces documents ont été traduits et, en présence de leur importance et de leur intérêt, la Commission en décide l’impression.

Suit la teneur de ces documents :

conseils aux ouvriers occupés aux réparations et à la restauration d’anciens édifices. 1865-1888.

Terrassiers.

En faisant des excavations dans l’intérieur ou alentour d’un ancien édifice, avoir soin de conserver tout fragment de pierre travaillée, de tuiles ou d’autres objets anciens que l’on peut rencontrer.

Si vous trouvez de vieilles fondations, des bases de colonnes, d’anciennes tombes, des sépulcres de pierre, des pavements ou d’autres ouvrages qui sembleraient être à leur place d’origine, ne les enlevez pas ; mais mettez- les bien en vue, pour qu’on puisse en faire l’examen convenable, et, s’il est possible, les laisser définitivement en leur place.

En pratiquant des drains ou des excavations autour d’anciens édifices, ne touchez aucun des empattements en saillie, quelque grossiers qu’ils soient, et faites attention à la manière dont vous les découvrez, à moins qu’ils n’aient été examinés et étayés par le maçon. Ne laissez pas constamment en. vue ou exposés à l’air des travaux qui n’ont pas été évidemment destinés à être exposés ainsi. Disposez vos drains de telle sorte que l’eau vienne des fondations et ne s’y dirige pas.


Maçons.


Si l’on vous charge de nettoyer un mur blanchi ou peint à l’intérieur ou autrement, souvenez-vous qu’il s’agit de mettre bien en vue la surface originelle et non de la détruire. Vous devez donc éviter l’emploi de l’outil de taille, et chercher le meilleur moyen d’enlever la couche de blanc, sans abîmer et encore moins enlever l’ancienne surface. Rappelez-vous que la façon de tailler et de bretteler la pierre ancienne peut offrir un intérêt de curiosité, et que les vieilles marques de brettelage ne doivent pas être effacées : précaution qui s’applique spécialement aux travaux de la première époque romane, où la grossièreté de la pierre et de l’exécution est importante pour fixer la date. Si l’on trouve des indices d’ancienne coloration sur la surface de la pierre, il faut les conserver soigneusement.

La manière d’enlever la couche blanche dépend de la nature de la matière. Avec certaines matières, rien ne vaut la carde de Manchester ; mais dans tous les cas il faut faire des expériences pour trouver la meilleure manière d’agir. Il vaut mieux laisser la couche