Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 5.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 37 —

présence des découvertes faites en ces dernières années, découvertes dont M. Ch. Magne rend compte, avec des appréciations d’une critique archéologique très autorisée.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Ch. Magne.

M. Lucien Lambeau soumet à la Commission la proposition suivante, dont il demande le renvoi à la 3e Sous-commission :


« Proposition tendant à la création, au musée Carnavalet, d’un portefeuille de la sculpture décorative des anciennes maisons de Paris.


On sait combien sont nombreux et variés les spécimens de la sculpture décorative et ornementale appliquée à la construction du vieux logis parisien.

C’est pour ainsi dire à chaque pas que l’on peut en admirer toutes les manifestations.

Ce sont, pour la pierre, ces têtes délicieuses de jeûnes femmes formant clef de portes ou de fenêtres, ces mascarons curieusement sculptés en une diversité presque infinie, ces supports ou consoles de balcons affectant les fantaisies les plus diverses, ces encadrements de fenêtres au dessin si délicat et si léger.

Pour la menuiserie, les portes cochères et les boiseries intérieures ;

Pour la ferronnerie, les rampes d’escalier et les appuis de croisées en fer forgé.

Pour quelques-unes de ces merveilles dont la reproduction existe dans les cartons des musées et des bibliothèques de Paris ou dans un certain nombre d’ouvrages spéciaux, combien ne sont pas reproduites et disparaîtront dans un temps plus ou moins long, enlevées pour les nécessités de la construction moderne ! Quelle source inépuisable pour ceux, si nombreux, des dessinateurs, peintres, architectes, écrivains, amateurs, qui s’occupent et s’intéressent des siècles passes au point de vue de l’art décoratif appliqué à la construction ! De quel secours leur serait une collection spéciale de ces reproductions, soit simplement photographique pour être rigoureusement documentaire, soit dessinée dans un caractère de sévère exactitude, pour le cas où la photographie ne pourrait être utilisée !

Il nous a semblé, qu’il était du devoir de la Commission du Vieux Paris de combler cette lacune et de doter le Musée municipal d’une série d’images tirée de la vieille construction parisienne.

C’est, pour cette raison que nous lui demandons de prendre la décision suivante :

« Il sera créé au musée Carnavalet, en dehors des reproductions diverses d’aspects ordonnées par la Commission du Vieux Paris, un portefeuille de la sculpture ornementale des anciennes maisons de Paris.

Ce portefeuille comprendra la reproduction par la photographie ou par le dessin de toutes les parties jugées intéressantes et en général de tous les ouvrages sculptés, menuises, forgés, des anciennes maisons et hôtels particuliers de la ville. »

Le renvoi à la 3e Sous-commission est prononcé.


M. Le Vayer signale, comme rentrant dans les données de la proposition de M. Lucien Lamheau, l’immeuble no  8, rue Vivienne, qui, avec le no  10, fut acquis en 1666 par Colbert, des héritiers Bautru de Serrant, pour y transférer la bibliothèque du roi. L’arrière-corps de bâtiment de cet immeuble, qui échut à J.-B. Colbert, archevêque de Rouen, neveu du ministre, renferme au premier étage deux salons de l’époque de la Régence dont les boiseries, parfaitement conservées, sont un spécimen admirable de la décoration de cette époque. L’appartement dont ils font partie est actuellement occupé par M. G. Gaillard, fabricant de dentelles. Les fenêtres donnant sur les anciens jardins sont ornées de balcons en fer forgé avec médaillon au monogramme de J.-B. Colbert.

Cette communication est renvoyée aux 1re et 3e Sous-commissions.


M. Alfred Lamouroux signale à l’attention de la 1re Sous-commission un hôtel situé rue du Faubourg-Saint-Martin, no  59, dans lequel fut installée l’Église française en 1848.

Il signale également une intéressante maison située au no  76 du même faubourg, qui possède encore des bronzes décoratifs de Gouthières.

Cette communication est renvoyée aux 1re et 3e Sous-commissions.