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M. Tardu pour sa communication et sa lettre est renvoyée à la 1re Sous-commission.

De M. Mentienne, ancien maire de Bry-sur-Marne, signalant à la Commission une maison du xvie siècle avec étal de boucherie, située rue Mondétour, 16 ; l’ancienne caserne de la garde boulevard Henri-IV et rue du Petit-Musc ; la porte en bois, datant de la Renaissance, de la salle Rivoli, rue François-Miron ; la maison du prévôt, passage Charlemagne.

Des remerciements seront envoyés à M. Mentienne pour sa communication et sa lettre est renvoyée à la 1re Sous-commission.

D’un anonyme, se disant professeur de dessin, demandant :

1° Que les procès-verbaux de la Commission du Vieux Paris soient mis en vente ;

2° La formation dans chaque quartier d’une société d’amateurs du Vieux Paris qui se donnerait pour tâche de rechercher toutes les curiosités du quartier.

Cette lettre est renvoyée à la Commission de permanence.


M. Charles Normand dit que, en ce qui concerne les procès-verbaux de la Commission du Vieux Paris, il les reproduit presque in extenso dans la revue de l’Ami des monuments.

Il ajoute qu’il se ferait un plaisir d’insérer également les clichés reproduits dans les procès-verbaux si la Commission consentait à les lui prêter.

M. Guiffrey tout en remerciant M. Charles Normand de son offre gracieuse, pense qu’il serait difficile d’accéder à cette demande, d’autres directeurs de publications pouvant faire la même proposition à la Commission.

L’incident est clos.


M. Alfred Lamouroux continue la lecture de la correspondance par la lettre suivante :


« À M. Alfred Lamouroux, conseiller municipal, vice-président de la Commission du Vieux Paris.

Monsieur le Vice-président,

Je prends la liberté de signaler à votre attention et à la vigilance de la Commission du Vieux Paris la maison sise au no  13 de la rue Visconti, ancienne rue des Marais-Saint-Germain.

Cette maison, qui est à la veille d’être exhaussée, est actuellement occupée par la clicherie de M. Rousset. Racine l’a habitée pendant les six dernières années de sa vie et y est mort le 21 avril 1699.

Ne serait-il pas intéressant d’en faire exécuter la reproduction avant que les modifications qu’elle va subir en aient dénaturé l’aspect primitif ? Cela me semble d’autant plus nécessaire qu’une plaque apposée sur la maison portant le no  21 indique cette dernière comme la demeure de Racine. Cette erreur, dont il vous sera facile de vous convaincre, a été reproduite par tous les auteurs qui ont écrit sur Paris.

Et, Monsieur le Vice-président, si vous voulez-bien me le permettre,ce n’est pas seulement la maison de Racine que je vous signalerai, mais ma rue tout entière.

Le protestantisme français s’y est constitué en 1559 ; le poète Saint-Amand y est mort, au no  1, maison qui porte encore, sur sa façade de la rue de Seine, une vieille enseigne en fer forgé du cabaret au Petit More ; des Yveteaux, la Champmeslé, Adrienne Le Couvreur et la Clairon l’ont habitée ; Balzac y a été établi imprimeur ; enfin, Louis et Charles Blanc, à leur arrivée à Paris, en 1830, y descendaient, au no  21, dans l’ancien hôtel de Rane d’Argouges, qui compta tant d’illustres locataires et dont l’aspect est encore fort curieux.

Je m’arrête ici, Monsieur le Vice-président ; j’espère qu’en considération de mon amour pour Paris, vous voudrez bien m’excuser tout ce verbiage sur des choses que vous connaissez certainement mieux que moi, et je vous prie d’agréer les salutations respectueuses d’un Parisien de Paris.

Numa Raflin, 11, rue Visconti.
Paris, le 28 mai 1898. »


M. Charles Normand dit qu’il serait intéressant de savoir sur quels documents se base M. Numa Raflin en ce qui concerne l’habitation de Racine au no  13 de la rue Visconti.

La Commission décide que des remerciements seront transmis à M. Raflin pour sa communication, et renvoie sa lettre à la 1re Sous-commission.