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miner les édifices du même style et du même caractère qui se trouvent dans le voisinage.

4° Il faut rechercher avec soin là où il y a eu d’anciennes fenêtres, des portes, des retables, des aumôneries, des piscines, des sépulcres, des pierres d’autel, des bénitiers, des jubés, des hagioscopes, des fenêtres basses, des tombeaux, des cuivres, des pierres taillées, des tuiles émaillées ou d’autres objets d’antiquité. Si quelque portion en est détériorée, il faut rechercher avec soin toutes les portions d’anciennes maçonneries, toutes les vieilles fondations reliées au mur moderne, afin d’obtenir, la clef des portions du dessin original qui ont été détériorées ou détruites. Quand on découvre de telles pierres, il faut en avertir l’architecte pour qu’il puisse les examiner en personne.

5° Toutes les surfaces recouvertes de plâtre doivent être examinées pour voir s’il y reste quelque trace de peinture et l’on doit nettoyer avec précaution toutes les pierres peintes ou blanchies ou tous les ouvrages en bois afin de ne point détériorer les peintures ou dessins de toute sorte qui y peuvent exister. Quand il s’agit de renouveler les toitures, on ne doit nettoyer les murs que lorsqu’ils ont été protégés par l’érection de nouvelles toitures. Quand on rencontre des surfaces plâtrées anciennement, on doit les conserver si cela est possible.

6° Les vitraux peints avec leurs cadres originels de plomb ou de fer ne doivent jamais sortir de l’édifice, sauf quand il s’agit de la réparation des plombs, si elle est nécessaire, et elle ne doit être faite que par des ouvriers compétents. En général, il ne faut pas déplacer les anciens vitraux, même quand il n’en reste que de petits fragments, sans s’être d’abord assuré qu’ils ne sont pas à leur place d’origine. Si l’on met de nouveaux vitraux à de vieilles fenêtres, il faut bien prendre garde que ces vitraux soient en rapport avec le vieux dessin et non remplacer ce vieux dessin par un nouveau, ce qui est trop souvent le cas. Des vitraux anciens sans peinture doivent être réemployés avec avantage à cause de leur teinte plus belle.

Les parties extérieures des meneaux, des allèges, des jambages doivent, s’il est possible, être réparées en goujonnant l’intérieur au moyen d’une nouvelle pierre, ce qui peut souvent se faire sans enlever la partie intacte de la fenêtre.

Les anciennes ferrures des fenêtres ne doivent pas être enlevées, même quand on retire la partie extérieure en pierre ; on doit les laisser en place, jusqu’à ce que l’on y ait remis de nouveaux vitraux ; ces vitraux étant au besoin appropriés aux dites ferrures. Tant de mal a été l’ait dans notre pays par la destruction des ferrures que l’on ne saurait trop appuyer sur cette recommandation.

7° Tous les restes de murailles de cimetières, leurs chaperons, leurs clochetons, leurs croix, leurs hangars, leurs pierres tombales, leurs constructions, etc., doivent être conservés.

Les traces de fondations, de tranchées, de fossés, etc., doivent être examinées et notées.

8° Lorsque l’on remarque que la terre s’est accumulée au-dessus de l’ancien niveau, il la faut enlever ; mais cela ne doit se faire qu’en présence d’un inspecteur compétent, car l’opération présente souvent des risques. Quand il existe plusieurs anciens niveaux, il faut déterminer avec soin celui qui doit être conservé, et, si les plans sont en pente, comme il arrive souvent, il faut autant que possible conserver les directions d’origine.

9° Quand on répare les ouvrages en pierre, il ne faut dans aucun cas en gratter la surface avec des outils de métal. En général, il ne faut jamais ajouter de nouveaux ouvrages en pierre aux anciens, à moins qu’il ne soit évident que l’on reproduit ainsi le vieux dessin et que cela soit nécessaire. Si quelque portion de la maçonnerie est endommagée ou manque, il n’est pas besoin de refaire la construction en entier, mais simplement les parties défectueuses, qui doivent être renouvelées avec des pierres du même caractère et de la meilleure qualité.

On ne doit rien abattre complètement, sauf quand cela est inévitable.

Il arrive souvent que des murs, en bon état d’ailleurs, ne sont plus d’aplomb ; on peut les remettre droits au moyen de crics à vis sans détériorer la face extérieure.

10° S’il est absolument nécessaire de construire un nouveau toit, celui qui existe étant en très mauvais état ou moderne, on peut procéder de l’une des deux manières suivantes : ou bien, quand il existe, on reproduit le vieux toit exactement ; ou bien on fait un nouveau toit que l’on incline comme le toit original, ce qui se reconnaît en général aux larmiers qui sont contre la tour ou les autres murailles. Lorsqu’il s’agit de plusieurs épogues contre les autres murailles, la question de l’inclinaison du toit présente quelque difficulté ; mais, en général, quand il y a une