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sentant le portail d’une église gothique de la fin du XVe ou du commencement du XVIe siècle. Ce portail est appliqué sur un bâtiment moderne situé au fond d’une cour de la rue de Varenne, n° 16.

M. Gosselin-Lenôtre dit qu’il a été impossible, jusqu’ici, de savoir d’où provenait ce morceau d’architecture ; il ne serait pas éloigné de croire, cependant, qu’il a fait partie du Musée des monuments français formé par Lenoir. Lors de la dispersion de ce musée, il aurait été acquis par un amateur qui l’aurait fait appliquer sur son immeuble.

M. Alfred Lamouroux partage l’avis de M. Gosselin-Lenôtre. Cette façade n’est, en effet, qu’un placage et n’a d’ailleurs aucun rapport avec l’église des Récollettes, religieuses qui s’étaient établies en ce lieu en 1638 seulement. Quoi qu’il en soit, il estime qu’il serait intéressant pour la Ville de conserver ce portail ; l’immeuble sur lequel il est appliqué va être démoli pour le prolongement du boulevard Raspail. Il pense qu’il est du devoir de la Commission de signaler cette affaire à M. le Directeur des services municipaux d’Architecture pour qu’il prenne, en temps utile, les mesures nécessaires.

Adopté.

Le même membre communique une épreuve photographique représentant la partie du mur de l’enceinte de Philippe-Auguste situé rue d’Arras, n° 9. Cette épreuve est gracieusement offerte par M. Noviant, 3, passage des Thermopyles, pour faire suite à son intéressante communication de la dernière séance. M. Noviant pense qu’il serait intéressant d’apposer sur cette maison une plaque commémorative indiquant l’existence du fragment de mur dont il s’agit.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Noviant et renvoie sa lettre au Comité des inscriptions parisiennes.

M. le Président annonce qu’il a reçu des municipalités suivantes des communications relatives aux mesures adoptées par elles pour la conservation des vestiges historiques et artistiques :

Cologne,
Aix-la-Chapelle,
Berlin,
Valence,
Orléans,
Milan,
Athènes,
Munich,
Odessa,
Varsovie,
Dresde,
Christiania,
Moscou,
Marseille,
Liverpool,
Gênes,
Nantes,
Francfort,
Glasgow,
Amsterdam,
Bruxelles.

La Commission invite M. Jules Périn à lui présenter un rapport complémentaire sur ces communications.

M. Jules Périn donne lecture du rapport qu’il a été chargé de rédiger à la dernière séance sur des communications analogues envoyées par un certain nombre de municipalités :

« Rapport sur les réponses, faites, par les municipalités françaises et étrangères, à la demande de renseignements sur les mesures qu’elles pouvaient avoir prises pour la conservation de leurs monuments et richesses d’art qui leur avait été adressée (sur le désir exprimé par la Commission du Vieux Paris) par M. le Préfet de la Seine.

La Commission du Vieux Paris ayant désiré s’enquérir de l’état des mesures prises par les municipalités françaises et même étrangères, afin d’assurer la conservation des monuments présentant un intérêt archéologique, historique et artistique, s’est adressée directement à elles, par l’intermédiaire de M. le Préfet de la Seine, son président,

Un certain nombre de ces municipalités ont fait parvenir leurs réponses.

De ces réponses, il résulte que l’initiative prise par la Ville de Paris, de constituer une Commission spéciale en vue de sauvegarder ses vieux édifices et de recueillir tous vestiges précieux pour l’histoire de l’art qui pourraient être découverts dans le sol de la cité et de ses abords, est appréciée avec faveur.

Mais, jusqu’ici, son exemple, n’a trouvé d’imitatrice que dans la ville de Lyon, laquelle vient d’organiser une Commission en tout semblable à la Commission parisienne et qui s’est inspirée de son organisation.

Les villes principales de France, telles que Bordeaux, Dijon, Lille, déclarent qu’elles n’ont pas créé de Commission ayant pour