cienne porte Saint-Victor, représentée jusqu’à présent en plan par une face circulaire du côté de l’extérieur de la ville, et par une face rectangulaire du côté de l’intérieur. À 6 mètres en avant de ce massif, vers la rue de Jussieu, on a rencontré un mur de 2 mètres d’épaisseur, en pierre de taille de même appareil, placé transversalement par rapport à l’axe de la rue, et d’où partait, suivant le même axe, un autre mur de 1 mètre d’épaisseur, ainsi que d’autres massifs en suivant de moindre importance ; le tout arasé à la même altitude que le massif précédent, mais s’enfonçant plus bas en terre ; le remblai qui entourait ces maçonneries subséquentes était composé de terres vaseuses et infectes, qui permettent de supposer qu’on se trouve là dans l’ancien fossé fangeux du rempart.
C’est là que, dans une ouverture d’environ 0 m. 70 c. de large pratiquée dans ledit mur de 1 mètre d’épaisseur, à 6 m. 50 c. de profondeur du sol, et à 7 m. 50 c. du pan coupé de l’angle de la rue du Cardinal-Lemoine et de la rue des Écoles, on a trouvé une pièce d’artillerie du genre de celles appelées bombardes déjà en usage au XIVe siècle. Cet engin mesure 0 m. 60 c. de long et 0 m. 16 c. de diamètre intérieur. Il est formé de lames de fer ou de tôle jointives, de 0 m. 05 de large, réunies en manière de douves de tonneau et cerclées par des frettes en fer plat de 0 m. 035 de large et 0 m. 01 c. d’épaisseur, alternées de bourrelets en fer demi-ronds de 0 m. 025 d’épaisseur.
Vers le point où la rue des Fossés-Saint-Bernard vient aboutir à la rue de Jussieu, on a traversé, à environ 2 mètres au-dessous du sol actuel, une sorte de dalot en pierre, de section à peu près carrée, mesurant environ 0 m. 30 c. de côté. Ce dalot se dirige du Nord vers la Seine : il ne fonctionne plus depuis bien longtemps assurément.
À la croisée de la rue Lagrange avec la rue de la Bûcherie, le nouveau collecteur des quais traverse presque perpendiculairement une galerie souterraine voûtée, entièrement remblayée, mesurant 2 m. 20 c. sous clef, 2 m. 40 c. de largeur et 0 m. 70 d’épaisseur de piédroits et de voûte. Le sol de cette galerie est pavé et se trouve à 4 m. 80 c. au-dessous du niveau du sol actuel de la rue. Après un examen attentif des choses, il est facile d’admettre que cette galerie a dû autrefois servir de communication entre les deux bâtiments annexes de l’Hôtel-Dieu construits en 1758 par l’architecte Saint-Phar, et dont la majeure partie subsistante borde encore les deux côtés de la rue de la Bûcherie. En effet, les plans de Paris antérieurs au percement de la rue Lagrange et au déplacement du pont au Double nous montre que lesdits annexes de l’Hôtel-Dieu s’étendaient de part et d’autre de la rue de la Bûcherie jusqu’à la rue du Fouarre et l’ancien pont au Double, c’est-à-dire traversaient l’emplacement de la rue Lagrange projetée. Il n’y a donc rien, d’étonnant à ce qu’on rencontre aujourd’hui sous celle-ci une galerie et des caves qui, sous la rue de la Bûcherie, reliaient jadis les bâtiments en question. On peut d’autant mieux vérifier notre assertion en notant que l’axe de la galerie découverte est à 2 m. 20 c. au delà, en amont, de l’axe de la rue Lagrange qui lui est presque parallèle en ce point.
Peut-être cette galerie accédait-elle à la Seine, en aval du pont au Double, pour permettre aux servantes de l’Hôtel-Dieu d’y aller laver leur linge.
Rue de la Bûcherie, à peu près dans l’axe de cette voie, avant d’atteindre la rue du Petit-Pont, et à 17 mètres de l’angle de la rue Saint-Julien-le-Pauvre, la tranchée ouverte pour le même collecteur a mis à découvert, à 1 m. 50 c. de profondeur, un mur en maçonnerie de blocage, hourdée en mortier de chaux et sable, de 3 mètres de hauteur, situé en plein terrain de remblai et portant quelques traces d’un enduit assez épais d’un ciment de tuileau.
Quelques débris de poteries gallo-romaines, notamment du genre de celles appelées poteries samiennes, ont été trouvés dans le puits de service de la rue de la Bûcherie, vis-à-vis le no 37.
Au puits situé rue de la Harpe, au coin de la rue Saint-Séverin, on a extrait du sol, au milieu de remblais, à environ 2 m. 50 c. de profondeur, un chapiteau très fruste, sans ornements de sculpture, avec deux tambours de fût de colonne en pierre. Le chapiteau mesure 0 m. 50 c. de côté à son abaque, 0 m. 35 c. de hauteur et 0 m. 35 c. de diamètre à sa base. Les tambours sont de même diamètre et ont 0 m. 27 c. et 0 m. 36 c. de hauteur l’un et l’autre. Le tout doit provenir d’une crypte ou d’une cave voûtée en arète.
Sur le 5e lot, les découvertes ne sont pas non plus dépourvues de quelque intérêt. Plusieurs débris de poteries gallo-romaines ont été aussi trouvés dans le puits situé à l’extrémité de la rue de La Harpe, en face des Thermes, ainsi que dans les puits du boulevard Saint-Michel, sans compter quantité d’infimes fragments de pots, vases, lampes, etc., de diverses époques, les uns datant du moyen âge, et les