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de Poitiers et qui, de la rue des Saints-Pères, va être transportée rue Bonaparte, dans l’ancien bâtiment du Mont-de-piété.

Il pense qu’il serait utile de conserver le souvenir de son installation actuelle.

M. Louis Lucipia fait remarquer qu’il serait surtout intéressant de reproduire la salle de délibérations dans l’état présent et avant le déménagement.

Cette proposition est renvoyée à la 3e Sous-commission.

La Commission renvoie également à l’examen de la 3e Sous-commission des propositions semblables relatives à la pompe à feu de Chaillot, au marché du Cours-la-Reine, au marché Saint-Germain, à l’ancien collège Rollin, tous ces établissements étant sur le point de disparaître.

M. le Président donne lecture d’une lettre adressée par M. Noviant, conservateur adjoint des cartes et plans au Comité technique de l’artillerie, à M. Breuillé, conseiller municipal, membre de la Commission, et relative à un fragment de mur de l’enceinte de Philippe-Auguste, situé rue d’Arras, no 9 :

Cette lettre indique que « la portion de muraille dont il s’agit est enclavée dans la cour de l’immeuble portant le no 9 de la rue d’Arras ; elle sert de base au mur du fond de cette cour. Sa direction est parallèle à celle de la rue ; la face qui s’offre aux regards de l’observateur est la face interne de l’enceinte. Ce fragment existe sur une longueur de 16 mètres ; sa hauteur, au-dessus du sol de la cour, est d’environ 3 mètres. Sur une longueur de 10 mètres, l’épaisseur apparente est de 1 m. 80 c. environ, le reste étant recouvert par les murs des maisons voisines (nos 40 et 42 de la.rue du Cardinal-Lemoine), auxquels il a servi d’assise. La hauteur des assises varie entre 0 m. 22 c. et 0 m. 35 c ; l’intérieur de la muraille est formé d’une sorte de blocage. Il ne paraît pas douteux qu’on se trouve réellement en présence d’un fragment de l’enceinte de Philippe-Auguste, si, d’une part, on considère les matériaux employés, qui sont de même nature et de même appareil que ceux du mur existant encore, non loin de là, rue Clovis, et si, d’autre part, on considère la direction que devait prendre ladite enceinte pour, de la porte Saint-Victor, aller rejoindre le mur de la rue Clovis. »

La Commission décide que des remerciements seront adressés.à M. Noviant et que le plan joint, à sa lettre sera conservé dans les archives de la Commission.

M. le Président annonce que M. Jules Périn, président de la Montagne Sainte-Geneviève, soumet, au nom de M. Ch. Magne, secrétaire général, les publications suivantes :

1o Répertoire archéologique (disposé par rues) des objets antiques (époque gauloise, gallo-romaine, mérovingienne et carlovingienne), recueillis dans les fouilles du 5e arrondissement, avec plan indiquant les emplacements des fouilles explorées et reproduction de statuette de Vénus ;

2o La céramique parisienne du 13e siècle : Poteries funéraires et poteries à l’usage domestique, avec fac-similé ;

3o Fouilles et découvertes au pied du mur d’enceinte de Philippe-Auguste : Mur, bas-rempart, fossés.

Ces brochures sont offertes par l’auteur pour être déposées dans la bibliothèque municipale de Carnavalet.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Magne pour ses intéressantes publications, dont une courte analyse sera communiquée à la Commission à la prochaine séance par M. Jules Périn.

M. Jules Périn dépose un album intitulé : Fortifications de Paris : patrie comprise entre le Point-du-Jour et la porte de Pantin (dont la démolition est projetée), album formé d’une cinquantaine de vues et aussi de dessins de l’auteur, publiés dans le Monde illustré et le Magasin pittoresque, d’après ses photographies.

Cet album a été composé par M. Maurice Martin, artiste peintre illustrateur, qui avait eu l’excellente idée de prendre ces aspects de l’enceinte fortifiée de Paris, en commençant par le Point-du-Jour (en passant par Billancourt, les portes de Billancourt, de Saint-Cloud, d’Auteuil, de Passy, de la Muette, des portes Dauphine, Maillot, des Ternes, de Courcelles, collecteur de Clichy, portes de Clichy, Montmartre, Clignancourt, La Chapelle, canal Saint-Denis, portes de Flandre, de La Villette, canal de l’Ourcq), pour arriver à la porte de Pantin, etc. Et M. Maurice Martin l’a prié d’offrir cet album à la Commission du Vieux Paris pour être déposé au musée Carnavalet.

M. Périn propose de voter des remerciements à M. Maurice Martin.

Une lettre de remerciements sera adressée au donateur.