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mis à jour d’importants éléments cachés, d’après lesquels les dispositions de cette partie du monument se trouvent clairement déterminées aujourd’hui.

Tout d’abord j’ai fait déboucher une ancienne fenêtre du bas-côté nord (en A du plan), située dans l’axe de la première travée de la nef. Cette fenêtre, en plein cintre, existe à l’état complet au dedans et au dehors. Comme dans les fenêtres des chapelles absidales, son ébrasement est dépourvu de feuillures ; le profil du bandeau d’archivolte est identique à celui des fenêtres des chapelles du chœur. À l’extérieur, la fenêtre du bas-côté est, du reste, encore surmontée de plusieurs des corbeaux de la corniche primitive.

Sauf la tablette de cette corniche, qui manque ici, toute l’ordonnance ancienne de la façade latérale des bas-côtés est donc complète dans cette travée. La position de cette fenêtre, placée dans l’axe de la grande arcade de la nef, exclut, naturellement, toute possibilité de la subdivision supposée des arcades de cette nef par des petites piles intermédiaires.

Les sondages faits en B et en C, au-dessus des arcs de la nef, montrent l’amorce des anciennes voûtes d’arête, sur plan barlong, qui couvraient autrefois les bas-côtés, et qui ont été remplacées par le plafond actuel.

Un autre sondage fait en D, au-dessus du former et supérieur, montre également l’amorce de l’ancienne grande voûte romane de la croisée placée plus bas que la voûte actuelle, construite en cet endroit au 16e siècle.

Dans toutes les travées de la nef on remarque que les chapiteaux anciens portant les arcs doubleaux et les arcs diagonaux de la voûte romane ont été bûches sur une des colonnes en E du plan, la sculpture du Chapiteau de l’arc diagonal est encore très apparente.

Au dehors, la corniche romane supérieure de la nef se continue au droit des transepts nord et sud. Le comble des deux transepts avait donc nécessairement son sommet au-dessous de cette corniche. Sur la façade nord, en E, on voit encore, du reste, le salin en plâtre suivant la pente du comble du transept, dont le pied arrive au niveau du dessus de la corniche du chœur. La hauteur des transepts se trouve ainsi fixée d’une manière certaine.

Quant à l’ancienne façade occidentale de l’église Saint-Pierre, il n’en reste plus que le parement intérieur, avec ses formerets et une grande baie ogivale, placée dans l’axe du pignon. Tout l’extérieur a disparu-et a été remplacé, au 18e siècle, par le placage actuel.

En dernier lieu, j’ai constaté l’existence d’un grand caniveau en pierre, allant de G en H, destiné évidemment à recueillir les eaux du versant du comble de la chapelle sud le long du mur du chœur. Le peu d’épaisseur de la voûte d’arête en moellons de cette chapelle (0 m. 18 c. à 0 m. 20 c. d’épaisseur seulement) ne permet guère,, de supposer que cette voûte ait été recouverte par un lourd dallage en pierre. J’ai oublié de dire, plus haut, que plusieurs des corbeaux mutilés de la corniche de la chapelle sud sont encore en place, et que j’ai trouvé,, déposé à terre, un morceau-de la tablette de corniche que supportaient ces corbeaux.

En résumé, pour le chœur, tous les éléments anciens de la construction existent, sauf pour l’élévation du clocher, au-dessus de l’étage inférieur encore en place, mais très malade. Peut-être trouvera-t-on des fragments de l’élévation du clocher et des pignons des transepts lors des démolitions à faire en de nombreux endroits ? Quant à la nef, il me semble bien qu’on est fixé à présent sur la disposition ancienne de toutes ses parties, ce que je me réserve de développer ultérieurement dans un rapport spécial.

Signé : Sauvageot. »

La Commission décide que des remerciements seront envoyés à MM. Vaudremer et Sauvageot pour leurs, très intéressants rapports.

3e Sous-commission.

M. Édouard Detaille, au nom de la 3e Sous-commission, présente les reproductions suivantes d’aspects et de monuments de Paris votées dans les précédentes séances et dont l’exécution a été assurée par les soins de M. G. Cain, conservateur du musée Carnavalet :

Prison de Mazas, 14 épreuves photographiques.

Caserne d’Orsay, 7 épreuves photographiques.

Le couvent des Carmes, 23 épreuves photographiques.

Appartement de M. Pailleron, quai d’Orsay, 4 épreuves photographiques.