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me fait savoir qu’on projette à Lyon la formation d’une Commission du Vieux Lyon. Décidément, les bons exemples sont rapidement contagieux.

Agréez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments de haute considération.

Charles Normand. »

M. le Président envoie à M. Charles Normand les vœux de la Commission pour son prompt rétablissement et applaudit à la bonne nouvelle que renferme sa lettre, relativement à la création de la Commission du « Vieux Lyon ».


2o Lettre de M. Coyecque, archiviste-paléographe, sous-archiviste de la Seine.


« Paris, le 21 mars 1898.

À Monsieur le Préfet de la Seine, président de la Commission du Vieux Paris.

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de signaler à votre bienveillante attention et à celle de la Commission du Vieux Paris quelques faits qui vous paraîtront, sans doute, rentrer dans le programme d’études que la Commission s’est tracé.

Il y a huit ans, j’ai publié, dans le Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, une étude sur les inscriptions de l’hôpital de la Charité ; dans ce travail, j’exprimais le vœu que les monuments, jusqu’alors relégués au fond de l’une des caves de l’hôpital, fussent remontés à la lumière et encastrés dans les murs de la cour principale de l’établissement ; j’ignore si, depuis mon dernier passage à la Charité, il a été fait quelque chose touchant à ces inscriptions.

Il existait, d’autre part, il y a quelques années, dans l’un des bureaux de l’hôpital Laënnec, un plan ancien de l’hospice des Incurables, que le voisinage d’un poêle avait déjà sensiblement altéré ; je ne sais si ce plan a été depuis restauré et mis à l’abri de toute détérioration.

J’ai signalé à la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, les 17 février 1891 et 14 mars 1893, deux inscriptions relatives à la célèbre inondation de 1740, encastrées, l’une dans le mur extérieur de l’hospice des Quinze-Vingts, à 0 m. 83 c. du sol, l’autre dans le mur extérieur de l’hôpital Trousseau, à 1 m. 175 du trottoir.

Ces deux inscriptions perdraient presque tout intérêt à être déplacées ; mais il est à

craindre, d’autre part, qu’elles soient plus ou moins lentement détériorées et rendues frustes, la circulation dans la rue de Charenton étant sensiblement plus intense aujourd’hui qu’à l’époque des Mousquetaires noirs. Ne pourrait-on, par suite, recouvrir ces deux inscriptions d’une dalle de verre, maintenue dans un châssis de fer ?

La Commission s’est aussi préoccupée de conserver, parle dessin, la photographie, etc., certaines vues condamnées à disparaître ; sa sollicitude s’étendra sans peine, je crois, au cours de la Bièvre dans Paris, et tout particulièrement à la portion du cours de la rivière visible dans l’impasse de la Photographie.

Je rappellerai, en terminant, que lors de la construction, récente encore, de l’asile de la rue des Couronnes, on mit à jour la partie inférieure d’une petite construction, que, prévenu par l’architecte, je n’eus ni peine ni mérite à reconnaître pour le « regard de la prise des eaux », dont un plan et une coupe ont été publiés dans les Anciennes eaux, de Belgrand (page 138).

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’hommage de mon respectueux dévouement.

Coyecque,

Archiviste-paléographe, sous-archiviste de la Seine. »

La Commission décide de renvoyer à la 1re Sous-commission la lettre de M. Coyecque et de lui transmettre tous ses remerciements pour sa communication.

M. le Président, à l’occasion de la lettre de M. Coyecque, propose de demander à l’administration de l’Assistance publique si elle possède un récolement des objets d’art et des souvenirs historiques et archéologiques existant dans ses services et dans ses propriétés. Car il est nécessaire de faire pour cette administration un travail analogue à celui qui a été dressé par la Préfecture de la Seine et qui contient l’inventaire complet de tous les objets d’art existant dans les immeubles du Département.

M. Louis Lucipia dit qu’en sa qualité de président de la Commission de l’Assistance publique, il peut donner l’assurance que ces objets sont conservés avec soin ; il estime que le récolement demandé devra donner le caractère historique ou artistique des objets inventoriés. Il cite par exemple le bureau actuel de M. le Directeur de l’Assistance publique, qui servait à Fouquier-Tinville au