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DEUXIÉME PARTIE.

« Au trot ! » le cheval, si peu intelligent qu’il soit, ne tarde pas à se rappeler qu’il y a concordance entre l’effet produit sur la bouche et le son qui arrive à son oreille. D’abord il obéit aux deux impressions simultanées, puis bien vite il obéit à une seule : l’intonation.

Quand j’ai obtenu un trot bien franc et soutenu pendant le temps voulu, je remets le cheval au pas en agitant légèrement la longe, ainsi que je l’ai fait pour le faire passer du galop au trot. Ici encore je me sers de la voix en disant assez haut, mais avec douceur : « Hooho ! »

Dès ce moment, il faut apprendre au cheval à venir à l’écuyer.

Pour y arriver, je raccourcis doucement la longe en tirant le cheval à moi et je recule à très petits pas, de façon qu’il gagne du terrain sur moi et se rapproche. Lorsqu’il est arrivé à portée de mon bras étendu, je le caresse à l’encolure et je le calme de la voix. J’évite avec grand soin de faire avec le corps le moindre mouvement en avant. Ma grande préoccupation est de rassurer le cheval. Si je fais un pas en avant, il se rejette aussitôt en arrière, et le mouvement que je provoque est précisément le contraire de celui que je veux obtenir. Si rien ne l’a effrayé lorsqu’il est venu à moi, si ma caresse de la main et de la voix lui a montré qu’il n’a rien à redouter de mon voisinage, il prendra vite confiance et viendra ou cherchera à venir de lui-même, d’autant plus volontiers que ce n’est qu’au centre du manège qu’il trouve la tranquillité.