Le Ge-ki cite le Chouë-wen qui explique 間 kien par 閱 yuë, et yuë par compter exactement à la porte. « C’est, dit le Ge-ki, compter un à un tout ce qui sort du logis. Dire donc que tout cela est dans le cœur du Ciel, c’est dire que le Seigneur écrit nos mérites et nos péchés dans son cœur comme dans un livre de comptes[1]. »
Au chapitre Yuë-ming, le Choû-king dit :
« Il n’y a que le Ciel seul qui ait une intelligence parfaite[2]. »
Écoutons le Ge-ki développer les deux mots 聰明 tsong ming du texte[3]. « Dire que le Ciel est souverainement intelligent parce qu’il châtie et qu’il récompense, ce n’est qu’une partie de ce que les deux caractères renferment. L’intelligence du Ciel, dit Tchou-hi, s’étend généralement à tout ; expliquer cette pénétration du Ciel par le peuple, ce n’est point le sens de ce passage-ci. Le Ciel ne parle point et on le croit ; l’esprit ne se fâche point, et on le craint. Il est la vérité même : c’est pourquoi on le croit ; il n’a aucune inclination particulière : c’est pourquoi on le craint. Le Ciel incompréhensible s’appelle esprit ; l’Esprit éternel et immuable s’appelle Ciel. Dire qu’on le croit parce qu’il est la
- ↑ Ge-ki, k. vii, p. 20 (id).
- ↑ Yué-ming, IIe partie. Voici le texte chinois :
惟天聰明 Wêi thièn thsoûng-ming.
Solûm cœlum auditus-claritate (supremâ intelligentiâ) præditum-est.
Ces quatre caractères chinois si compréhensifs du Chou-king, ont été expliqués, en les paraphrasant, par tous les commentateurs. Yang-tseu emploie 16 caractères ; Sse-ma-kouang, 38 ; l’Explication journalière (Ji-kiâng), 76, pour exprimer la meme idée. (P. G.) - ↑ Ge-ki, k. viii, p. 29.
[] tsaï ti sin ; 'o tchi yéou tsôui ; sunt-in imperatoris corde ; nos (si) illas habeamus culpas ; [] yê tsaï ti sin. etiam sunt-in imperatoris corde. (Chou-king ta thsiouan, c. iv, p. 16.)